L'actualité de la crise : AVOIR RAISON ET TORT À LA FOIS, par François Leclerc

Billet invité

Pour comprendre la poursuite lancinante de la crise dans sa version européenne, les oppositions entre intérêts nationaux sont appelés à la rescousse. Cela permet de se retrouver dans un monde connu et de ce point de vue rassurant. Sauf que cela n’explique pas les phénomènes d’une autre nature dont nous observons les effets déconcertants : le moteur principal de la crise reste financier, même si celle-ci s’est étendue pour devenir également économique, puis sociale et politique. Politique, elle l’est en réalité partout, mais de manière plus ou moins aiguë ou larvée.

Que veulent donc les Allemands, se demandent ceux qui privilégient cette grille d’analyse ? Ils ne donnent que deux réponses contradictoires : que ceux-ci veulent dominer l’Europe ou, alternativement, qu’ils sont suicidaires et concourent à leur propre perte. Une déclinaison s’appuie sur la naissance programmée de l’euromark vers laquelle nous nous dirigerions. Pourtant, la seule réponse possible est que le gouvernement allemand a raison et tort à la fois.

À son crédit, il faut porter le refus des « formules magiques », une expression désormais employée par la chancelière Angela Merkel. Celles-ci peuvent être classées suivant trois genres : mutualisation, monétisation et temporisation. De nombreuses variantes sont proposéEs qui ont pour objet, selon les cas, de partager l’endettement pour le réaliser à moindre coût, de le refinancer par la création monétaire de la BCE, ou encore de repousser son remboursement au plus tard possible. Il y a l’embarras du choix, mais toutes ces options sont repoussées.

Le gouvernement allemand n’a pas tort de considérer que ce sont des faux-fuyants évitant d’aborder de front le problème de la dette. Il est par contre dans l’erreur lorsqu’il préconise de revenir prioritairement aux ratios de déficit et d’endettement réglementaires, pour retrouver ensuite une compétitivité perdue grâce à des réformes structurelles, en réduisant le coût du travail et en diminuant la charge des comptes sociaux, pour au final retrouver le Graal, cette vieille lune de la croissance. À son passif figure une autre « formule magique » : la vision d’une intégration européenne résolvant tout par enchantement. Celle-ci à pour modèle une Allemagne qui a pesé sur les salaires (lois Hartz) et développé la sous-traitance de la production à l’Est, afin de poursuivre une stratégie de croissance reposant sur l’exportation. Le problème est qu’elle n’est pas généralisable.

L’erreur devient tragique quand cette stratégie aboutit à plonger dans la récession l’Europe toute entière. Faisant obstacle au désendettement en raison de la baisse des recettes fiscales, avec la crainte d’engendrer d’imprévisibles sursauts « populistes », comme disent ceux qui craignent les senteurs de la canaille. Du Japon aux États-Unis, de l’Italie au Portugal et au Royaume Uni, il n’est pas un pays où la même préoccupation fiscale centrale s’impose. Le gouvernement japonais remet sur le métier la hausse de la TVA, les républicains et démocrates américains s’opposent sur les abattements fiscaux des hauts revenus, les gouvernements italiens, portugais et britanniques constatent qu’une diminution de leurs recettes fiscales contrecarre leur désendettement. C’est tout un programme : les recettes de l’État étaient déjà soumises à une cure d’amaigrissement, l’austérité budgétaire la prolonge, au nom d’une idéologie néo-libérale à laquelle on se cramponne.

Sur un autre sujet tout aussi décisif – la restructuration de la dette publique – les débats sont plus restreints et feutrés. Or, il faudra bien y revenir si le blocage persiste. Les remèdes sont également inscrits en filigrane dans le dernier document de l’OCDE. Il y est établi que « les inégalités de revenus aux États-Unis n’ont cessé de progresser sur les quatre dernières décennies », les identifiant comme « l’une des causes de la crise financière, dans la mesure où elles pourraient avoir poussé les ménages à compenser la faiblesse de leurs revenus en souscrivant à des emprunts à risque ». L’organisation ajoute que « la concentration excessive de la richesse au sein d’un petit groupe pourrait conduire celui-ci à exercer une influence politique disproportionnée ». Ils y viennent enfin, mais que le temps a paru long !

Si la redistribution de la richesse reste une problématique peu partagée, où trouver la croissance économique et comment la susciter sont par contre des préoccupations largement répandues. Trois types de réponses sont apportées, suivant les pays ou les régions. Aux États-Unis, elle est attendue comme le fruit d’un processus de rééquilibrage des grands flux commerciaux, lui-même procédant d’une réévaluation du yuan chinois. En Allemagne et pour l’Europe, elle résulterait de l’adoption par les États d’une conduite financière vertueuse et par la recherche d’une nouvelle compétitivité. Au Japon, elle serait retrouvée une fois stoppés les dysfonctionnements monétaires occasionné par les Américains qui pénalisent le commerce extérieur nippon en renchérissant le yen par rapport au dollar. Enfin, il n’est pas rare de rencontrer, mais pas en charge des affaires, des opposants à la mondialisation qui préconisent l’élévation de barrières douanières, plus ou moins sophistiquées et selon des frontières nationales ou régionales.

Toutes ces analyses sont incomplètes et renvoient à un non-dit : l’avenir du système monétaire international. Dont sa succession ne devrait pas se contenter de remplacer à terme le dollar américain par un simple panier de devises, mais qui renouerait avec le projet du bancor de Keynes, dont l’objectif prémonitoire était d’équilibrer les flux commerciaux. Son adoption pourrait favoriser une croissance économique reposant sur le développement des marchés intérieurs, au bénéfice des populations et non plus seulement de leur frange privilégiée. Mais voilà, c’est très dérangeant, comme l’est toute cette crise !

Nous sommes arrivés loin d’une Allemagne dominatrice et courant à sa propre perte ! À qui l’on demande de pratiquer, comme Jérôme Cahuzac, le ministre français du budget, « l’hégémonie bienveillante ». Une expression utilisée par l’historien de l’économie Charles Kindleberger, qui voyait dans le refus des États-Unis d’assumer ce rôle l’une des causes de la Grande Dépression.

Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés.

156 réponses sur “L'actualité de la crise : AVOIR RAISON ET TORT À LA FOIS, par François Leclerc”

  1. Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés

    .

    Ok, j’ai la réponse à la question que je posais dans un précédent post:

    « Nos dirigeants sont-ils naïfs ou dépassés par la situation. »

    Ils ont libéré l’animal financier par les politiques de dérégulation néo-libérales menées depuis plus de trente ans. Maintenant qu’il est devenu gigantesque ils ne le contrôlent plus, et il ravage à sa guise des contrées entières.

    La dernière fois qu’ils lui avaient lâché la bride, cela s’était terminé par la montée des fascismes et un conflit mondial, rien que cela. Il avait fallu en arriver là pour le faire rentrer dans sa cage pour 30 ans seulement d’ailleurs.

    Lorsque des forces historiques sont déchaînées elles emportent tout sur leur passage. Merci aux apprentis sorciers qui les ont libérées, souvent en faisant croire aux peuples crédules que c’était pour leur bien, alors que c’était pour le bien de quelques-uns.

    Quelle insouciance coupable au sommet, pour avoir ignoré et continuer d’ignorer les leçons de l’histoire !

    1. Dépassés !! le mental tourne à plein régime,en voie d’explosion et,ce n’est que justice,rééquilibrage de la vie qui ne peut être contenue dans nos consciences limitées.

      Il est temps de ramener le mental-égo à sa juste place : au service du coeur !

      La vie reprend ses droits,nous poussant à faire preuve d’humilité devant le désastre de nos inconséquences…

      Puissions-nous acquérir la sagesse de qui sait voir dans l’épreuve la leçon qu’il a manqué d’apprendre….et,…qui choisit de faire SIMPLEMENT ce qui fonctionne même si la simplicité est compliquée pour des esprits tordus!!!

      1. Tout à fait d’accord. Cette crise -avec tout ce qui s’effondre dans cette crise- est notre meilleure chance d’évolution…Mais il faut accepter l’incertitude quant au déroulement; moins j’y pense et plus je ressens que les événements pourraient être: surprenants!

    2. Je ne crois nos dirigeants ni naïfs ni dépassés!. Ils sont les serviteurs diligeants d’un systême financier mis en place pour le bénéfice de quelques un(e)s.
      Il faut toujours chercher à qui profite le « crime ».
      La « crise » continue d’enrichir le 1%, c’est le temps des soldes et des bonnes affaires. Les états nations sont peu à peu dépecés, les infrastructures et les biens collectifs privatisés, la resistance des peuples peu à peu réduite à merci par le chomage, la famine et le prix de l’accés à la santét. Au bout de la chaîne l’histoire nous apprend que si nous ne changeons pas de paradigme, les violences générées par tant d’injustices nous conduisent au populisme et aux états autoritaires financés par le 1% international . Celui ci revient alors investir, fait valoir ses actes de propriétés et remet en marche SES machines et SES terres…..pour le bien de tous!
      Que l’on arrête de penser que nos dirigeants sont des imbéciles.

      1. @Valls

        Donc pour vous nos dirigeants sont plutôt cyniques et/ou machiavéliques ?

        Cette option n’est pas non plus trop « cool »…

      2. On peut être dépassés sans être pour cela des imbéciles. Je connais certains parents dépassés…

        On peut être courroie de transmission du système financier et être actuellement dépassé…

        Delphin

      3. D’accord avec Valls. Quels pourraient être les moyens de contrer l’énorme puissance de ces gens ? Comment s’affranchir de la puissance américaine qui encourage cette manière de fonctionner de nos sociétés ? Quel autre choix que de continuer à chercher une faille dans cette mécanique bien huilée?
        Perso je suis plutôt pessimiste. Un espoir : qu’ils se dévorent entre eux, un bémol ces gens vivent dans une mini-société s’apparentant par certains points (mécanismes de solidarité) au socialisme !
        De temps en temps un petit tour du côté de l’insouciance et de la futilité permet de se reposer de tout ça….

      4. Je suis tout à fait d’accord avec Valls. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait excuser les politiciens pour leur manque de vision, sous prétexte qu’ils seraient dépassés par les évènements. Bon nombre d’entre eux sont véritablement responsables et corrompus. Ici, au Québec, c’est à chaque semaine depuis 3 ans qu’un scandale de corruption éclate au grand jour. Le pouvoir de Jean Charest est à ce point proche et redevable à la famille Desmarais (proche aussi de Sarkozy, qui vient de passer des vacances dans un chalet prêté par celui-ci, dans les laurentides) qu’il serait naïf de croire qu’ils ne sont que dépassés où stupides. Il sont responsables parce que complices. Il faudra un jour les juger pour cette complicité de vol de nos ressources par une minorité.

    1. Reconnaissons, au-moins , à Me Le Professeur des Universités le mérite de tenter de trouver une solution à la problématique de l’oeuf et de la poule (Croissance et/ou réduction des déficits)…

      Mais, sachant que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, avec quoi on fabrique de la croissance ?
      Silence radio…

      Quant au Conseil Economique & Social, instance onéreuse où on place les copains en déshérence de mandat électif, le PS devrait y faire le ménage…mais c’est une autre histoire !

      1. Allons Alain, regarde la liste, les copains de Sarkosy n’y sont pas les plus nombreux et les plus influents, ce dont il manque ce CEES c’est de responsabilités et de reconnaissance, le boulot qui y est fait est de qualité mais méconnue. Il parait que ça va changer la semaine prochaine. Le Séminaire économique et social a lieu au Palais d’Iéna !!

    2. Leclerc, Jorion and Co sont tellement plus libres sur ce blog qu’au Conseil d’analyses économiques.

      De toute façon, la seule solution qu’ils ont c’est un plongeon dans le vide inter-fédéral, alors…

  2. Ils sont dépassés parce que « prisonniers » des dogmes libéraux. Tout le monde comprend très vite que lorsque l’on fait toujours la même chose, on obtient le même résultat.
    Justice fiscale, division des banques, réelle lutte contre les paradis fiscaux, solidarités, retour à la souverainté monétaire ..etc… facile, même moi qui ne suis pas du tout économiste, je sais ce qu’il faut faire.
    Qui peut croire qu’ils ne savent pas? Non, ils ne VEULENT PAS, simplement parce que le système se défend contre tout changement qui va à l’encontre de ses intérêts et que les politiques ne sont que leurs « hommes de main ».

      1. Comme dit @Macarel, nous sommes dans le monde des Shadoks.

        « Ils » veulent créer une nouvelle institution européenne de contrôle des banques, alors qu’existent déjà le Comité bancaire européen, l’Autorité bancaire européenne.

        Même si le GEBI a été supprimé, les lobbyistes financiers continuent à faire la pluie et le beau temps à Bruxelles :
        – Accord de Bâle III : des exceptions, dérogations sont accordées pour dissimuler la faillite technique des banques
        – Directive Omnibus 2 : modifie celle de Solvency 2 pour les Assurances. La Commission diffère l’application (prévue pour 2014) de provisions techniques de 7 ans sur les contrats en cours.

        Toujours pas de directive sur les hors-bilan bancaires, sur le shadow banking, les dark pools, plus largement les paradis fiscaux, la régulation des activités financières.

        Ils survivent en cherchant à gagner du temps depuis 2008 au moins

    1. Allons allons Zeb, c’est pas d’aujourd’hui que l’OCDE dénonce le creusement des inégalités. J’ai pas fouillé, dix secondes juste, et un rapport, un. De 2008 (octobre… tu m’étonnes qu’il soit passé inaperçu, t’façons tout l’monde s’en contrefout royalement des rapports de l’OCDE, à part les classements Pisa à la con…).
      Un extrait :

      L’OCDE avertit cependant que «si les gouvernements cessent d’essayer de contrebalancer les inégalités[…]» par l’entremise des prélèvements fiscaux et de la redistribution des dépenses publiques, alors ces inégalités augmenteront «encore plus rapidement», avertit l’OCDE.
      Pour l’organisation, «la seule façon durable de réduire les inégalités est de mettre fin à la tendance sous-jacente au creusement des écarts sur le plan des salaires et des revenus du capital».

      http://m.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/211634/rapport-de-l-ocde-inegalites-de-revenus-et-pauvrete-des-enfants-en-hausse
      Voila voila… bon, c’est pas tout ça, j’termine mon rognage et basta.

  3. Les recommandations de l’OCDE ne seront jamais appliquées aux US.
    Évidemment, personne n’ignore que les US, dans leur grand multilatéralisme, sont tout à fait prêts à mettre en place un panier de devises et le bancor…

    1. C’est quoi ce bancor, et pourquoi s’il était mis en place il fonctionerait dans l’int´érêt des peuples?

      1. Circé, c’est une compensation entre pays riches (ou producteurs de richesse) et pauvres.
        Soit, un pays qui exporte reverse une partie de ses bénéfs aux pays pauvres.
        Je ne te fais pas de croquis sur les « avancées » déjà obtenues par les G20…

  4. Bref, tout le monde à raison et tout le monde à tort; questions d’angles de vue. De quoi exacerber les individualismes de la base jusqu’au sommet; de l’individu en tant que un indivisible jusqu’aux sommets des chaînes décisionnelles et sur les différents secteurs identifiables; le chacun pour soi en quête d’union pour la suprématie du groupe. Le retour des barbares…

  5. « Ils ne donnent que deux réponses contradictoires : que ceux-ci veulent dominer l’Europe ou, alternativement, qu’ils sont suicidaires et concourent à leur propre perte. »

    Pourtant la crise révèle qu’il n’y a de capitalisme que national. Pourquoi ? Parce qu’en définitive, dans ces moments de crise, ou les institutions les mieux établies entrent en fusion, il n’y a que la force publique pour exercer son pouvoir de reconfigurer le système.

    Quoiqu’en disent les mondialistes – alter ou pas – le seul pouvoir légitime est celui de l’Etat, dirigé par des responsables elus et responsables devant les citoyens. La lutte des classes, à travers la compétition électorale, se joue donc à ce niveau.

    L’Allemagne défend « son intérêt « . Or la bas, l’ alliance des vieux rentiers retraités et des industriels semblent l’avoir temporairement emporté. Les rentiers soutiennent « le plan A » : un euro fort (à défaut du mark), le sauvetage de l’épargne par les Etats en même temps que le poids de l’austérité sur les travailleurs du sud). Les industriels veulent l’euro (sous évalué par rapport à ce que serait le mark, et surtout pas de relance des salaires chez eux.

    Merkel est l’incarnation de cette alliance. Les injonctions sont possiblement contradictoires ?
    Mais cela signifierait remettre en cause l’alliance de classe. D’où les pesanteurs, d’où l’enlisement dans la crise.

  6. Tout simplement merci pour cet éclairage global et nuancé, très précieux dans tout ce tohu-bohu.

  7. Soros ( encore une fois !) nous dit qu ‘on s’enfonce en obligeant les espagnols et les italiens à emprunter à des taux aussi élevés, pour sauver l’ Euro surévalué et surtout sauver la retraite des vieux allemands .

    ( Airbus va installer une usine de montage aux USA et va donc créer des emplois là bas , au lieu de les créer chez nous )

    Selon Soros, seul un retour aux monnaies nationales, avec une dévaluation permettrait à ces pays de s’en sortir et de relancer la machine.

    Quelle différence pour le fonctionnaire ou le retraité espagnol qui a perdu 25 % de ses revenus avec les plans de rigueur du FMI, qui amènent une récession, et une dévaluation de 25 % qui permet de relancer les exportations.

    1. Autant je veux bien entendre les conseils de Soros sur : « Comment tricher au black-jack », « Comment truquer à la roulette », « Comment truander un bandit manchot », autant pour l’avenir de l’économie je pense qu’il vaut mieux s’en remettre à d’autres.

      1. I am Ok with Mr Alexandre.
        J’ai une proposition : changer radicalement le mode de décision d’achat dans tous les esprits.
        Tous doivent bien gagner pour bien vivre.
        La recherche de la compétition et du prix bas est une hérésie.
        Chaque acheteur , chaque particulier doit être informé sur la composition du prix et il doit respecter le bénéfice du producteur.
        Ainsi le monde économique se trouve rassuré , les faillites ne peuvent survenir.
        Lorsque l’on offre un carembar à un travailleur comme dit Mélanchon on se fout du monde.
        Le prix n’est pas important , c’est le bénéfice de chacun qui doit être assuré mondialement.
        Ainsi plus d’achats en Chine , plus besoin de réglementations , chacun fait sa police en achetant.
        Il est plus important de savoir préserver son pays et soi-même que d’acheter une machine AAA+

      2. C ‘est justement.

        Si tu veux protéger ta voiture contre le vol, il vaut mieux demander à un voleur qu ‘à un assureur.

        Il avait dit déjà qu ‘en renflouant les banques, on avait nationalisé le passif et pas nationalisé l’actif.

        Voilà où on en est deux ans après.

        1. Avait-on vraiment besoin des « conseils avisés » de Soros pour savoir qu’il aurait fallu nationalisé temporairement l’ensemble du système après Lehman ?

      3. N’est ce pas l’europe qui a commencé à tricher contre ses propres lois en autorisant la BCE à financer directement des banques et des états alors que j’ai cru savoir que ça lui était prohibé ?

      4. De Soros on peut dire tout le mal que l’on veut…Mais ce n’est pas Soros le « méchant », c’est le système qui est méchant.
        Cependant nous sommes bien obligés de constater que cet homme connait parfaitement le fonctionnement des devises. Qu’il s’est peu trompé en jouant la spéculation sur les monnaies.
        A ce titre ses conseils méritent d’être entendu et d’y réfléchir, contrairement à beaucoup qui n’ont pas pris tant de risques à avancer, et encore à postériori, quelques théories jamais vérifiées .
        Donc quoiqu’on pense de Soros, il est vrai que l’Euro est condamné tel qu’il est.

      5. Bertrand, si tu veux ré-inventer l’analyse de la valeur, trop tard : je pratique tous les jours.

        Arrh des choix (corne et lien): Soros est le gars qui a fait couler le sterling en 93 et obligé la GB a demander l’aide du FMI… Rien qu’avec des rumeurs.Plus récemment, il y a deux ans, il a fait chuter le cours de l’or pour en acheter un gros paquet.
        Ce gars devrait être surnommé « jackpot ».

      6. C’est sûr …
        Je fais ‘achement confiance au gus, celui-là même qu’a fait sa fortune sur l’étripage de livre et de franc, dans la période moyen-ageuse de la monnaie commune (SME qu’on disait, comme ‘atchoum !’).
        Le même qui pourra autrement plus facilement qu’avec les CDS (c’est long à venir, avec les CDS, c’est ça qu’est embêtant …) jouer non plus la dette d’un pays au sein d’une zone monétaire, mais ces mêmes dettes de ces mêmes pays x n ! (facteur) en démultipliant le nombre de monnaies.

        Y a bon gâteau.
        Papy Soros va aimer. Déjà qu’il aimait l’Euro, là, c’est direct le paradis fiscal.

        A part ça, d’autres bonnes idées ?
        ‘tain …, rien que ça, ça va finir par me faire aimer l’euro.

    2. « surtout sauver la retraite des vieux allemands . »

      Vous n’en avez pas marre de vous en prendre aux retraités allemands (qui partent à la retraite à 67 ans contre 60 en France) ?..

      1. Pignouf,

        Je vais vous aider à faire une découverte : reculer l’âge de départ à la retraite ne fait pas travailler plus longtemps, cela permet simplement de faire subir des décotes plus drastiques sur les pensions versées.

        Prendre une pincée de statistiques sur ces sujets, c’est biaiser la démonstration. Présentez-nous plutôt :

        – l’âge légal minimum, avec les niveaux de décote ;
        – le nombre de trimestres/années de cotisation pour ne pas subir de décote ;
        – le taux d’emploi des seniors ;
        – l’âge effectif de départ en retraite.

      2. @ Pignouf 1er :
        Pas QUE les vieux allemands : les français, aussi, pis les britanniques et pis tous les autres, rapport aux fonds de pièges à cons et autres ass-vie de culs de basses-fosses.
        Article dans le Monde Diplo de ce mois sur la ‘hantise des allemands’ quant à la garantie de leurs pensions, rapport à la Grèce, qui fait rien qu’à danser du ventre (ce qui, j’en conviens, est une image un peu osée culturellement, mais bon, les vieux, c’est connu, ça ose tout).
        Ps : l’âge effectif de retraite en Grèce, pour info, est même égale (ou chouia supérieure) à celle des allemands.
        Ah ben, j’comprends pas pourquoi … ??!!

      3. @Julien Alexandre

        S’il y a décôte, le coût des retraites allemandes qui sont payées par les autres européens (ce que certains veulent nous faire croire ici) est diminué d’autant. Où est donc le problème ?

        Quant aux chiffres, votre procédé rhétorique est connu de longue date (il suffirait que je ne les présente pas pour que vous en concluiez que j’ai tort et vous forcément raison). C’est comme pour l’immigration clandestine : les clandestins n’étant pas comptabilisés certains diront qu’elle n’existe pas.
        Pour en revenir à la vraie question, je remarque que depuis quelques temps on retrouve dans tous les fils de discussion l’assertion que les Européens souffriraient pour payer les rentes des retraités allemands. Le mécanisme par lequel cela est rendu possible n’a pas été expliqué encore moins démontré. Et pour cause, car il ne s’agit que de la désignation d’un bouc-émissaire.

        1. Pignouf,

          Il y a incompréhension.

          1/ Je ne cherche aucun bouc-émissaire, bien au contraire, nous répétons depuis le début que la stratégie du bouc-émissaire est celle qui permet de mettre la poussière sous le tapis.

          2/ Aucun procédé rhétorique, il se trouve simplement que lorsque l’on regarde précisément les chiffres, on s’aperçoit qu’en réalité les âges de départ réels en retraite des Allemands et des Français varient de plus ou moins 2 ans seulement, et pas 7 comme le laisse suggérer votre présentation des âges légaux, et que si l’on compare même les âges légaux et le nombre de trimestres pour obtenir une pension sans décote, le système allemand est même plus souple que le français. Pas de rhétorique, des faits.

      4. @Julien Alexandre

        « Je ne cherche aucun bouc-émissaire »
        Vous, non, je vous crois volontiers. Néanmoins le thème est tellement abordé, surtout par ceux qui le dénoncent que cela en devient suspect.

        « plus ou moins 2 ans seulement, et pas 7  »
        OK, dans ce cas l’Etat Français n’est pas à même de faire la leçon. D’ailleurs quand il la fait, c’est dans un but de politique intérieure qui fait énormément rire à l’étranger.

        « le système allemand est même plus souple que le français »
        Tant mieux pour eux. Le système socialo-rigide que l’on a en France est contre-productif, c’est ce que cela tend à démontrer. Vu que nous mettons tous les oeufs dans le même panier (système exclusivement par répartition), le résultat ne peut être qu’une omelette géante.

      5. En quelle année?

        c’était avant que Alain réponde
        donc voila, mon cher pignouf, la réponse
        des fois votre pseudo va bien! lol!

      6. Débattre de l’âge de la retraite trahit bien là l’abscence de vision du futur en ce qui concerne la gestion du temps de fin de vie.
        Cela a déjà été discuter sur ce blog.
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=13534

        Le jour où un salarié prend sa retraite, c’est à sa personne qu’est attribuée la qualification de ses meilleurs postes de travail : c’est pourquoi son salaire est désormais irrévocable, plus aucun employeur, plus aucun passage par le marché du travail, ne viendront remettre en cause son salaire. Il peut enfin donner libre cours à sa qualification.

        Pour ma part, dans un an et demi, avec plein de projets (mon site en atteste)

      7. @ Pignouf :
        « Le système socialo-rigide que l’on a en France est contre-productif, c’est ce que cela tend à démontrer. Vu que nous mettons tous les oeufs dans le même panier (système exclusivement par répartition), le résultat ne peut être qu’une omelette géante. »
        Non, non, vous n’y êtes pas, pas du tout : crypto-stalinien, en fait.
        Ps : vous faites des omelettes dans des paniers, vous ?
        M’étonne pas, alors …

      8. L’échéance des 67 ans est programmée pour bien avant 2029 en France, 2022 me semble-t-il et dans des conditions de décote pire qu’en RFA (3,6% seulement par année manquante). Et en Allemagne, après la réforme, il sera toujours possible de partir en retraite (avec une décote) à partir de 63 ans à la condition d’avoir 35 années de cotisations. Et les salariés ayant 45 années de cotisation pourront continuer de partir à 65 ans à taux plein. Pour un pays de vieux en totale perdition démographique c’est pas trop mal négocié le bin’s. Le secret ? Pas compliqué : on cotise, lourd, lourd de chez lourd. Le bon vieux BAN fridolin quoi : Brutal Aber Normal.
        Pas d’accord avec les « arguments » de Pignole mais ok pour une fois, avec le constat : faut arrêter avec la rengaine sapiro-mélanchiste des retraités capitalisateurs frisés qui rançonneraient l’UE et feraient danser l’Angela. Bismarck, ça fait « modèle bismarckien » qui produisit, très laborieusement, le « sous-modèle français » de retraite par répartition. Et, multi-repetita, les fonds d’pension à la française, grand confort et grand luxe ma chère, i.e les ass-vie, ben ils sont que français et ils exigent bien leurs 45 milliards annuels de rendement, plus tout c’qu’on peut trouver comme produit exotique sur les marchés de dérivés financiers pour tenir vaguement debout.

        1. Merci Vigneron, je n’avais pas le courage d’aller rechercher tous les détails, mais j’avais en mémoire que leur régime de retraite même après la réforme resterait plus avantageux et souple que le régime français réformé.

      9. @ Vigneron et Julien :
        Sur la comparaison des systèmes de retraites et des avantages et inconvénients, intégrer les différents paramètres.
        En particulier le fait qu’il n’existe pas de retraite publiques complémentaires (par répartition) en Allemagne et que les retraites par capitalisation, qui représentent déjà 15% aujourd’hui du financement des retraites, représenteront le double en 2040.
        Ni même les taux de remplacement, inférieur en Allemagne. Ou la durée de vie moyenne en retraite (inférieure de 4 ans aussi). Même si la durée de cotisation est inférieure et le système de décote aussi en Allemagne, il faut regarder le taux effectif de remplacement à l’âge effectif de retraite, sans compter la proportion de capitalisation (donc de risque) dans ce financement.
        En fait, les réformes entamées dans les années 2000 en Allemagne ont essayé de promouvoir les fonds individuels, ce qui a été un flop. Sont passés en fonds ‘collectifs’, i.e. d’entreprises (les fonds sont garantis par les entreprises) depuis 2004 : ce qui signifie que progressivement l’Allemagne passe d’une garantie intergénérationnelle à une garantie … liée à la croissance économique. Si le fond se plante dans ses investissements (selon l’OCDE, répartition comme suit en 2010 : 8% actions, 45% obligations, essentiellement des bunds, 30% prêts, le reste en OPCVM autres), c’est donc l’entreprise qui garantie le versement des pensions. Précision : les fonds sont totalement autonomes des entreprises (gérés par des assureurs et autres), pour effectuer leurs investissements. Et concernant les prêts, je ne sais pas trop ce que cela signifie.
        Les salariés-futurs pensionnés ont donc tout intérêt à ce que :
        1/ les obligations (allemandes) soient les plus sûres possibles, quitte à ce que le rendement soit faible ou que les prêts (pays du sud ?) soient remboursés
        2/ que les hausses de salaires ne viennent pas contrechoquer la ‘compétitivité’ (lié à un modèle d’exportation) de leurs entreprises, puisqu’elles garantissent in fine leurs pensions par capitalisation.
        En France, on a par contre les ass-vie, lesquelles ne sont garanties … par rien. Et aussi un taux d’activité des actifs âgés parmi les plus faible de l’OCDE.
        Alors mêmes que les dépenses / PIB sont plus importantes : 3,3% de PIB en plus en France sur le total, mais 1,9% de PIB en plus sur les dépenses publiques.
        En fait, très clairement, l’objectif est de faire passer une part croissante de la dépense publique vers la dépense privée, i.e. fonds de capitalisation. Ce qu’a fait l’Allemagne dans les années 2000 et le sera de manière croissante dans les années à venir. Pour alléger la dette ‘publique’. Avec des retraités pouvant partir plus tôt mais avec un taux de remplacement plus faible, sauf à voir les rendements des fonds de pensions compenser. Ce qu’ils font actuellement. Mais jusqu’à quand, connaissant la démographie allemande ?
        Les pensionnés et futurs pensionnés allemands sont donc de plus en plus dépendants des rendements des fonds de capitalisation (% croissant en part de financement des retraites, à l’inverse de la France), des remboursements des prêts consentis et du modèle construit sur l’exportation (bunds, entreprises garantissant les fonds).
        Et de plus en plus injuste : la capacité d’épargne est proportionnelle au revenu, comme pour des cotisations de répartition sur les salaires. Sauf que dans le premier cas, ce sont les plus riches qui cotisent pour eux.

        Ceci étant dit, vaut mieux pas parler des ass-vie en France (cf. rapport de la cour des comptes) …

        http://lentreprise.lexpress.fr/gestion-entreprise/retraite-par-capitalisation-la-france-fait-bande-a-part-expert-allemand_33620.html
        http://www.oecd.org/document/51/0,3746,fr_2649_34757_44970488_1_1_1_1,00.html

      10. @ Julien :
        Je ne sais pas si c’est vrai, il y a quand même ce 30% de prêts que je n’arrive pas à identifier et ça me turlupine. Pour le reste, tu as raison, on est sur les mêmes logiques : allongement de l’âge de retraite, pour baisser le taux de remplacement réel et pousser les futurs pensionner à cotiser en fonds de pensions … individualisés. La spécificité allemande vient du fait que le système par capitalisation est garanti par les entreprises et que la démographie les pousse à la logique de capitalisation à vitesse grand V.
        Ce ne sont que des ‘adaptations’ de la même logique, selon les réalités nationales spécifiques.
        Les propositions en points ou notionnelles ne changent rien à ceci.
        La vraie question, comme le dit Bernard Friot, c’est de sortir les salaires différés que sont les pensions de la gestion capitalistique.
        Là où je diverge d’avec Friot, c’est que la hausse des cotisations patronales sur le travail n’est pas extensible et devrait même être réduite, pour s’étendre sur le capital.
        Mais il faudrait le faire en amont, avant la formation du bénéfice net. Son idée de financement de revenu citoyen par cette augmentation des revenus différés est aussi intéressante.
        Il faudrait pouvoir penser à relier les deux : épargne et retraite, autrement que sur les bases actuelles. J’ai bien une idée, mais c’est un peu farfelu …

      11. En particulier le fait qu’il n’existe pas de retraites publiques complémentaires (par répartition) en Allemagne et que les retraites par capitalisation, qui représentent 15% aujourd’hui du financement des retraites…

        Voui voui. 15 % c’est la part des régimes de retraite non-oblgatoire en France, ceux des bienheureux. Ceux aussi qui ont en plus de l’ass-vie. Et dis moi, c’est combien les pensions versées en France ? Un peu moins de 15% du Pib, de 300 milliards quoi. Et les capitaux accumulés sur ass-vie-les fonds de pension, combien ils apportent chaque année en intérêts ? 40 milliards au moins, pas ben loin de tes 15% des pensions versées, 15% qui viennent en complément des autres revenus pour porter à 95% des revenus des actifs les revenus totaux des retraités, record du monde (92% seulement pour l’Allemagne)…
        Ah oui aussi ! Le déficit total des régimes de retraite en 2010 c’était 30 milliards, le taux des cotisations retraite salariales obligatoires 10,5%, contre 12,5% en Allemagne, juste un quart de plus, « juste »..

  8. Le problème est qu’elle n’est pas généralisable.

    Bien sur que si, avec davantage d’entêtement et de rigueur économique en tête,

    L’organisation ajoute que « la concentration excessive de la richesse au sein d’un petit groupe pourrait conduire celui-ci à exercer une influence politique disproportionnée ». Ils y viennent enfin, mais que le temps a paru long !

    Ben oui je vois ça. Ne vous réjouissez pas trop vite, en réalité plus ils acquièrent de la dominance et de l’influence dans les choses et plus le monde régresse dans le tout dictat matriciel.

    Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés.

    Si les uns et les autres étaient réellement dépassés jusqu’au cou, plus personne ne rechercherait à faire la course en tête.

  9. Monsieur Leclerc,
    pouvez vous me donner le lien vers le rapport de l’OCDE que vous citez, je ne l’ai pas trouvé malgré mes recherches.
    Merci

  10. @ Alpo47
    Ils sont dépassés parce que « prisonniers » des dogmes libéraux
    Et c’est bien normal puisque ces dogmes sont inscrits dans les traités (à défaut d’avoir pu être constitutionnalisés). Ils sont donc constitutifs de l’Union européenne.

    ils ne VEULENT PAS, simplement parce que le système se défend contre tout changement qui va à l’encontre de ses intérêts
    Ce ne sont pas les dirigeants européens qui sont en cause mais le système lui-même, système que nous avons nous-mêmes approuvé par référendum (Maastricht) ou par l’intermédiaire de nos représentants (traités d’Amsterdam, de Lisbonne). C’est le système qui est à revoir dans son ensemble. Or, pour l’instant personne n’y est malheureusement prêt, tous considérant que celui-ci, en dépit de toutes ses imperfections, est préférable à son abolition.

    1. @carlo

      Le système ou l’ensemble de la culture, universités et médias, cinéma, écrivains y compris ? Le système économique a dégénéré parce qu’au niveau de la société civile, il y a eu compromission, ou abdication ; danny-le-rouge en est un exemple, de ce qu’est devenu mai 68… question de daltonisme. On a confondu rouge et rose, notamment, voire rose et bleu. bref…

      1. D’ailleurs le rouge + rose + vert = caca
        Ceci dit, Mai 68 n’a jamais été une révolution, tout simplement parce que, à l’époque, et encore partiellement aujourd’hui, les relais politiques n’étaient pas prêts.
        Les indignés peuvent toujours s’indigner
        Les électeurs sont appelés aux urnes – « Ils ont voté et puis après… » comme disait Léo Ferré
        Mais sans un travail de fond d’explication politique, rendu impossible par la domination médiatique, on en reste à l’alternance social démocrate dans le meilleur des cas, c’est à dire à la gouvernance des partis bourgeois.
        Tout est verrouillé; les médias, les parlements, les Traités, la pub…
        Pas facile dans ces conditions de faire sauter le bouchon.

      2. « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j’attaque. ».

        ferdinand foch

      3. @ Merlin
        J’ai vécu de très près 68.
        Fort bien résumé!
        Les partis de l’ordre, de gauche comme de droite,
        étaient trop forts face aux révolutionnaires,
        qui ont amorcé la grève générale mais ne pouvaient aider à ce
        qu’elle devienne active puis insurectionnelle.

        La situation objective en 2012 est bien plus mûre;
        Les dits partis de l’ordre n’ont plus un forte assise,
        sauf près des urnes (PC laminé, soc dem sans base ouvrière et divisés).
        Les révolutionnaires sont beacoup plus nombreux, mais encore divisés.
        On sait ce qu’il reste à faire, à l’horizon du désastre social et écologique qui arrive.

      4. @Charla

        Mais il n’ y a plus d’ ouvrier ! Un employé , c’est un ouvrier sans les burnes …. vont se battre pour avoir un uniforme en cas de galère
        //// C’est comme cela qu’à 21 ans j’ai gagné à un concours boursier et un petit pécule, ////
        Un employé ne suse que si l’on s’en sert

      5. @ merlin

        Mais sans un travail de fond d’explication politique, rendu impossible par la domination médiatique, on en reste à l’alternance social démocrate dans le meilleur des cas, c’est à dire à la gouvernance des partis bourgeois.

        comme beaucoup dans la gauche de la gauche, vous vous trompez : les prolétaires ( au sens qu’a rappelé jorion ) n’ont pas besoin qu’on leur explique l’exploitation capitaliste : ils la vivent au quotidien.

        je vous conseille la lecture du dernier numéro de la revue trimestriel d’Offensive Libertaire et sociale n°34 l’info en lutte l’article « Faut-il nous expliquer comment tourne le monde ? » page 17-19

      6. kercoz,
        pour gagner à un concours boursier
        j’imagine qu’il fallait avoir de sacrées burnes

  11. Le montage financier en bourse est une pratique courante, empocher un maximum d’argent sur le dos des petits actionnaires, acheteurs ou salariés. Pour y arriver, il faut avoir une information de projection futur, qui reste dans un cercle restreint de gros actionnaires et de leurs spéculateurs.

    En bourse, plus on achète des actions, plus son volume financier et son prix augmente. Comme dans chaque milieu, des informations circulent. Avoir une information à l’avance, sans que les petits acheteurs en aient connaissance, peut rapporter énormément d’argent. Ainsi quant on a accès à la projection future de son action ou de l’action de quelqu’un d’autre sur le marché, on peut réaliser des mouvements financiers à son avantage.

    Si vous savez à l’avance si l’action ira à la hausse ou à la baisse, vous pouvez inciter les petits acheteurs à acheter vos actions ou d’autres actions. Et même si une baisse allait arriver, vous pouvez escroquer les petits sur le marché.

    Comme baisse il y aura, on incite aux petits acheteurs d’acheter au plus haut de sa valeur pendant que le gros actionnaire lui, vends au plus haut aussi, puisque le gros actionnaire sait qu’elle va baisser. Pendant ce temps, les spéculateurs revendent au plus haut de sa valeur les actions des petits acheteurs, et ils ont le droit de revendre les actions des petits acheteurs.

    Puis comme le gros actionnaire sait que la valeur de son action va chuter, alors le cours de l’action chute comme il était prévu. D’où les échanges financiers précédemments réalisés.

    Il y a donc perte de la valeur du volume financier et du prix, car moins on achète des actions moins il y a de volume financier avec un prix faible sur le marché. Donc les petits acheteurs ont subi une perte de gain pour revendre leurs actions, dont le prix a chuté entre-temps.

    Suite à la baisse (prévue), un nouveau volume financier et une nouvelle répartition des actions sont réalisés, incluant un prix plus faible. Pour les petits actionnaires, acheteurs et salariés, c’est une perte d’argent avec des difficultés à revendre ses actions pour réaliser un bénéfice (sans inclure l’ancienne perte du 1er achat).

    Le gros actionnaire a lui ramassé un maximum d’argent, avec l’intermédiaire des spéculateurs (parfois travaillant pour le gros actionnaire), en ayant connaissance de la baisse sans en avoir informer les petits acheteurs, les incitant même à acheter pour leurs propres profits.

    Ses pratiques sont courantes dans le milieu boursier, elles génèrent des sommes colossales qui se chiffrent en milliards d’euros ou de dollars.

    Certaines grandes entreprises ou grandes PME ferment après ses procédés financiers, ce que des gros actionnaires et des spéculateurs savent aussi à l’avance (que l’entreprise va fermer prochainement), comme les bénéfices des plans sociaux qui eux aussi rapportent de l’argent.

    Puis pour « finir », l’entreprise délocalise à l’étranger, rapportant de nouveau de nombreux bénéfices, certaines entreprises émergent suite à l’argent récoltés, parfois sous un nouveau nom, une nouvelle activité, par le biais de la délocalisation. L’ouverture des marchés actuelle favorisant ce type de procédé, accroissant la pauvreté dans les pays riches comme dans les pays pauvres.

    1. Oui, mais ca normalement ca s’appelle un délit d’initié, donc ces spéculateurs devraient être poursuivis en justice, pourquoi ne le sont-ils pas? A moins que ce genre de procédé soit autorisé. Mais alors dans ce cas les marchés financiers ne sont pas transparents et la concurence est faussée. Il me semblait que nous étions dans un système libéral.

      1. Le libéralisme est-il autre chose que l’individualisme affranchi des contraintes sociales que sont l’intérêt général et le respect d’autrui ?

      2. @ Circé

        Bien vu. J’ai financé mes études en travaillant dans une boite de gestion financière.
        Cassopiée a du aussi, car l’essentiel y est.
        Personne ne parlait dans la boite de « délit » d’initié, ni de la prose…
        C’est comme cela qu’à 21 ans j’ai gagné à un concours boursier et un petit pécule,
        avec en plus un diplome signé Giscard d’Estaing.
        Si il avait su le malheureux bougre…

  12. Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 !!!! Grâce à Google.

    Qui en a parlé aujourd’hui ? Pas grand monde, depuis 8h30 ce matin…. Les médias français pataugent dans la futilité.

    1. Ce n’est pas un hasard.

      Le projet européen est une régression, un retour à des conceptions de la souveraineté pré-rousseauistes (voire schmittiennes dans certaines versions), dans lesquelles la souveraineté était le pouvoir exercé par un supérieur sur un inférieur et non la formule de l’association politique démocratique, dans laquelle celui qui fait les lois est également celui qui leur obéit.
      Bref: Le nec plus ultra du « progressisme » s’inscrit en réalité dans un cadre institutionnel viscéralement contre-révolutionnaire, et il ne faudrait pas qu’on s’en aperçoive…

      Et puis beaucoup de choses dérangeantes dans la pensée de Rousseau… du mandat impératif à la taille optimale d’une communauté démocratique, en passant par le rejet de la « gouvernance », du lobbying et ses avatars communautaristes, sa manière d’aborder le problème politico-religieux…

      Conclusion: has been, ringard, pas assez « WASP », le père Rousseau.

      ———————————————————————————————————————————-
      Pour le reste:
      Les allemands ne veulent pas de l’Europe Fédérale, car dans une structure fédérale ils deviennent un simple état fédéré parmi d’autres, au pouvoir politique évidemment dilué (1 Etat 1 voix, avec quelques pondérations).
      Le système de la troïka/ colonialisme façon Commonwealth est bien plus intéressant en terme de contrôle.
      Tout ça, c’est donc de la poudre aux yeux.
      Les allemands ne veulent pas mutualiser les dettes (ils ont raison) tout en poussant à une plus grande « intégration politique », dont ils ne veulent pas des conséquences non plus, à savoir une « Europe Fédérale » (ils ont raison aussi).

      Variante cool (1): Ils essaient simplement de gagner du temps, pour eux, mais aussi pour les français (qui restent importants pour eux). Mme Merkel est dans ce camps.
      Variante dure (2): ils visent la réalisation d’un ersatz du Saint Empire Romain Germanique.
      J’en connais qui se disent « l’occasion fait le larron »… et qu’il y a là certainement « un coup à jouer ». Ces derniers se subdivisent eux-même en 2 camps: les élites « nationalistes » plutôt russophiles d’ailleurs (2a), et les élites libérales atlantistes pour lesquels ce n’est qu’une étape en vue de la construction d’un espace euro-atlantique intégré (2b).

    2. http://www.huffingtonpost.fr/blaise-bachofen/jeanjacques-rousseau-ou-l_b_1267574.html

      « Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ? ». En méditant sur cette question il lui apparut évident que la croyance en un perfectionnement de la civilisation, croyance partagée par tous les philosophes des Lumières, était une illusion.

      Rousseau décrit dans le Discours sur les sciences et les arts la la perversion de la culture lorsqu’elle devient un moyen d’asservissement des esprits (on parlerait aujourd’hui d’idéologie ou de propagande) : « Les lettres et les arts étendent des guirlandes de fleurs sur les chaînes de fer dont les hommes sont chargés et leur font aimer leur esclavage ».

      Platon aussi se méfiait des arts… il ne faut pas non plus que cet esthétisme, Kierkegaard a noté quelque part l’existence d’un stade esthétique, ne vienne se substituer à la pensée. C’est ce qui est grave dans la vie, lorsqu’on démarre on est embarqué dans un romantisme, avec l’ode à la Joie de Beethoven, l’hymne européen, Nietzsche, Spinoza, etc. Tintin, Astérix, les stroumpfs… On ne guérit pas de son enfance.

      « une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire ».

      Pas de pessimisme :

      « Nous ignorons ce que notre nature nous permet d’être », écrit-il dans l’Émile. Les hommes sont à chaque instant pleinement responsables de leurs modes d’existence.

      C’est pourquoi il considère la politique comme « la plus importante affaire » de la philosophie.

      1. C’est peut-être une obsession, mais aujourd’hui , il n’y a aucune émission consacrée à JJ Rousseau sur F C, ça en dit long tout de même :

        http://www.franceculture.fr/2012-06-22-toujours-modernes-les-theories-republicaines-de-rousseau

        >>> A écouter ou réécouter, sur l’antenne de France Culture…
        – Les Nouveaux chemins de la connaissance, semaine du 2 au 5 janvier
        – Les Nouveaux chemins de la connaissance du 30 janvier
        – Répliques du 5 mai
        – Les Nouveaux chemins de la connaissance du 11 mai
        – La Fabrique de l’Histoire du 29 mai
        – Les Nouveaux chemins de la connaissance du 25 juin
        – Tout un monde du 19 juin

        Donc aujourd’hui, rien. Au contraire dans mon émission préférée à cause de son ton léger et pétillant, le Grain à moudre, on a invité Luc Boltansky, sans intérêt. C’est un silence assourdissant ! Non seulement on évince Céline des commémorations, ça je veux bien mais alors Rousseau…. C’est journée est un jeudi noir.

      2. Lettre à Elisztfr

        Dans un échange de commentaires du billet « Principe des systèmes intelligents » vous avez écrit entre autres (j’en passe, et des meilleures):
        « Comment expliqueriez-vous Thom à un enfant ?  »
        « .. si on ne les [les théories de Thom] a pas comprises, [c’est] sans doute parce qu’il n’y avait rien à comprendre. C’est ainsi que se fait un tri… comme pour les fleurs. Un penseur, s’il n’a rien à vendre, est délaissé par la ruche. »
        « …ce qui n’est pas quantifiable n’est pas scientifique… »

        Je vais donc tenter d’expliquer la théorie des catastrophes de la façon la plus basique possible.

        À 6 ans les garçons jouent plus facilement au lego et les filles plus facilement à la poupée. Deux façons de voir le monde?
        Pour appréhender le monde on peut en effet soit zoomer  avant le plus loin possible jusqu’à un niveau considéré comme atomique puis progressivement rezoomer arrière. C’est l’approche réductionniste qui fonctionne à coups de théories unificatrices.
         Mais on peut également zoomer arrière jusqu’à effacer tous les détails et voir le monde comme un pâte d’apparence homogène  puis lentement rezoomer avant pour faire apparaître son organisation. Cette approche fonctionne à coup de théories de scissions, de différenciations.
        Dans une approche scientifique réductionniste ce sont naturellement les mathématiques quantitatives qui interviennent car dans un monde multiple peuplé d’atomes la première idée qui vient est de les compter, puis de leur attribuer des quantités (position, vitesse, masse, etc.), enfin de postuler des lois unificatrices reliant ces entités, lois que l’on valide expérimentalement à l’aide d’instruments de mesure. C’est essentiellement cette mathématique quantitative que les physiciens ont utilisée jusqu’à présent pour tenter de comprendre  le monde. 
        Dans l’approche holiste on tente au contraire d’expliquer le monde comme une matière initialement informe progressivement organisée par la forme. Et ce sont typiquement les mathématiques qualitatives qui sont adéquates pour cette approche. 
        Thom associe symboliquement à la matière informe originelle la fonction y=x2 dont le graphe est une parabole à branches « vers le haut ». La matière informe est symbolisée par un petit anneau qui coulisse sur la parabole. L’anneau est attiré par le point bas qui symbolise la matière au repos. Au repos ou non la matière informe reste identique à elle même, symbolisée par le fait que l’anneau ne peut s’échapper de la parabole. Linguistiquement la parabole symbolise l’être métabolique (tout être persévère dans son être a dit Spinoza) comme l’est par ex le feu dont a dit qu’il se repose en changeant. Biologiquement cette parabole symbolise un oeuf sans qualité, impuissant.
        Si on déploie la queue ax+b du chat x2 on obtient la parabole y= x2+ax+b qui a même forme que y=x2. Cette queue n’apporte donc rien, on la coupe donc et on dit alors que x2 est son propre déploiement universel.
        Selon le même raisonnement la parabole y=-x2 à branches « vers le bas » symbolise linguistiquement le non être.
        Examinons maintenant la fonction y=x3 dont le graphe est formé d’une branche vers le haut et d’une branche vers le bas. D’après ce qui précède, cette fonction symbolise donc un être hybride, à la fois être et non être ( comme les portraits à la fois de face et de profil de Picasso). Si on déploie la queue ax2+bx+c du chat x3 on obtient suivant les valeurs de a, b, c deux formes de courbes suivant que la dérivée a deux ou zéro racines, le cas frontière, catastrophique, étant obtenu pour une racine double (le cas de x3). Les trois formes possibles se retrouvent dans x3+bx, avec b=-1, b=0, b=1, et on passe continûment d’une situation générique à l’autre en faisant varier continûment b de -1 à 1 en passant par la valeur catastrophique 0. On peut donc couper la partie ax2+c de la queue du chat qui n’apporte rien qualitativement mais on doit garder bx: on dit que x3+bx est le déploiement universel de la singularité x3. Selon les valeurs de b l’être symbolisé change de qualité en passant de non-être à être, la rupture phénoménologique d’apparition ou de disparition se produisant pour la valeur catastrophique b=0. Thom appelle « pli » cette catastrophe pour la raison suivante; si on replie le long de l’axe des b sur la demi droite  b<0 un fil initialement tendu sur la droite entière, le fil sera en double sur la demi-droite b0. Si d'autre part on dérive  x3+bx on obtient 3×2+b qui a deux racines pour b0, exactement comme dans le cas du fil replié. D'où le nom.
        Dans sa forme la plus compliquée b<0 la courbe a l'allure du panneau routier "virage dangereux" qui symbolise un virage commençant suivi d'un virage finissant. Thom associe linguistiquement à la catastrophe pli les verbes commencer et finir.
        La singularité suivante est la fonction -x4 dont on montre que le déploiement universel est -x4+bx2+cx. Suivant les valeurs de b et c la dérivée -4×3+2bx+c a une ou trois racines, analogue à un tissu froncé qui a selon les régions une ou trois épaisseurs. Les frontières qui discriminent (le discriminant sert à ça) les régions sont les zones catastrophiques (discriminant nul) où il y a rupture phénoménologique. Dans la région où la dérivée a trois racines la fonction possède deux maxima et un minimum et a l'allure du panneau routier "dos d'âne". Dans le cas où il y a une seule racine l'allure est celle d'une parabole dont les branches sont "vers le bas". Cette catastrophe fronce symbolise donc un être plus complexe que dans les cas précédents qui peut être potentiellement ( "en puissance"  selon Aristote), c'est à dire selon les valeurs des paramètres b et c, soit un être soit un non-être. Cette catastrophe symbolise ama bien le verbe "aufhaben" utilisé  par Hegel pour signifier à la fois être, ne pas être, apparaître et disparaître. Je verrais bien cette catastrophe symboliser l'être vivant qui apparaît, est, puis disparaît, la vie étant symbolisée par la cuvette située entre les deux barrières de potentiel que constituent les deux dos d'âne qui symbolisent la naissance et la mort.
        En partant de la catastrophe +x4 on obtient comme déploiement universel x4+bx2+cx qui est également une catastrophe de fronce. Lorsque la dérivée a une seule racine l'allure est une parabole à branches vers le haut et lorsqu'il y a trois racines il y a deux minima et un maximum donc deux bassins d'attraction: l'être initial se dédouble alors en deux êtres qui rentrent en conflit pour se disputer le territoire initial (celui qu'il y avait lorsqu'il y avait un seul minimum,un seul être). Thom associe pour cette raison à cette catastrophe de fronce l'assertion de nature translogique "le prédateur est sa propre proie", à la base, selon lui, de l'embryologie animale. Biologiquement l'oeuf y=x4 monte en puissance par rapport à l'oeuf impuissant, informe, y=x2. Mais il est ama important de noter que le déploiement universel de la singularité y=x4 contient la singularité x2 en ce sens que y=x2 et y=x4 ont même allure parabolique.
        En continuant on trouve la catastrophe "queue d'aronde" y=x5 dont le déploiement universel a 3 termes et la catastrophe "papillon" y=x6 dont le déploiement a quatre termes. Il est important de noter que la catastrophe "papillon" complexifie la catastrophe  "fronce" en ce sens que  pour certaines relations entre les 3 paramètres du déploiement de la singularité y=x6 on retrouve comme cas particulier les mêmes formes que celles qui apparaissent dans la catastrophe de fronce. Dans la catastrophe "papillon" l'être initial se "détriple" (permettant à la chrysalide de se métamorphoser en papillon?).
        On trouve également 3 catastrophes plus compliquées car provenant de singularités de fonctions de deux variables, que Thom nomme ombilics elliptique, hyperbolique et parabolique dont les déploiements universels ont au plus 4 termes. Ce sont les 7 seules catastrophes dont les déploiements universels ont au plus 4 termes et Thom considère que ce sont les seules à intervenir en morphogenèse biologique car celle-ci doit satisfaire à l'exigence de réalisabilité "charnelle" qui ne peut s'effectuer que dans l'espace-temps qui est de dimension 4.
        L'idée de l'utilisation biologique de la théorie des catastrophes est venue à Thom en contemplant dans une université allemande un modèle en plâtre de gastrulation de grenouille où apparaissait une fronce. Et les formes des parties génitales mâle et femelle apparaissent à la vue des graphes issus des ombilics. Thom exploite la surprenante analogie entre la différentiation des fonctions (avec un "t") et la différenciation cellulaire ( avec un "c"): rencontre étonnante du verbe et de la chair ( même si en l'occurrence la chair est en plâtre), du symbolique et du réel. Matière à réflexion à propos de l'origine des idées platoniciennes…
        Ces analogies entre le virtuel et le réel sont pour moi importantes car sans elles l'interprétation extra-mathématique de la théorie des catastrophes ne serait qu'une succession de métaphores plus ou moins oiseuses. Si l'on n'accepte pas ce point de vue la théorie des catastrophes reste une théorie classificatoire comme tant d'autres en mathématiques (la dernière en date étant la classification des variétés  lisses de dimension 3 ou 4 par Thurston et Perelman). Mais au contraire de la plupart d'entre elles celle-ci semble en prise quasiment directe avec le monde dans lequel nous vivons. On la retrouve ainsi  en théorie de l'élasticité, en théorie de l'hydrodynamique, jusqu'en  anthropologie.
        Pour pouvoir interpréter biologiquement une catastrophe en terme d'oeuf il faut que l'on puisse y retrouver l'oeuf initial, informe et impuissant. C'est, en une variable, le cas des singularités x2, x4 et x6 mais pas de x3 et de x5. Ce n'est pas le cas des ombilics. 
        C'est le cas de la singularité  "double cusp" z=x4+y4 qui est un couplage croisé de deux fronces dont le déploiement universel a 6 termes, donnant un oeuf au potentiel suffisant pour espérer, selon Thom, être totipotent au sens où l'entendent les embryologistes (cette singularité contient les 7 catastrophes précitées). Si l'on suit  Thom toutes les catastrophes figurant dans le déploiement universel de cette singularité ne peuvent être biologiquement réalisées et certaines demeureront donc de l'ordre du rêve ou du mythe (on notera à ce propos que Jean Petitot utilise cette singularité double cusp pour interpréter et généraliser la formule canonique du mythe de Lévi-Strauss). 

        On peut, je crois, voir la morphogenèse d'un point de vue démiurgique, néo-créationniste, comme suit. Partant par ex de la catastrophe double cusp le démiurge possède un joy-stick avec 6 boutons permettant de modifier les valeurs des 6 paramètres. Initialement les 6 paramètres sont à 0 (matière informe) et il cherche à faire apparaître par ex  un phallus impudicus en explorant cet espace stratifié de dimension 6 avec son joy-stick (les frontières lieux de catastrophes étant des hypersurfaces de dimension 5 se coupant entre elles suivant des hypersurfaces de dimension 4, etc., formant ainsi un ensemble stratifié à l'image d'un cube avec intérieur, faces, arêtes, sommets). Par extension un Dieu tout puissant créerait et ferait évoluer le monde tel un marionnettiste. Je pense (je crois ne pas être le seul sur ce blog!) que ce n'est pas comme cela que ça se passe. Je verrais plutôt qqchose comme ce qui suit. La morphogenèse inanimée (disons depuis le big bang) a abouti à la formation du soleil et de la terre permettant à cette dernière la succession des jours et des nuits. On a ainsi une répétition périodique de catastrophes pli (nuit/jour avec les deux catastrophes d'apparition et de disparition du soleil). Thom associe à la catastrophe fronce la phrase "le chat mange la souris" qui permet au chat de lutter contre l'entropie par le cycle journalier éveil/ingestion sommeil/digestion. Par suite je vois la catastrophe de fronce comme associée à une machine permettant de recycler l'énergie dégradée envoyée par le soleil en une énergie réutilisable: à la base de toute vie. Dans la catastrophe papillon apparaît la cloque, lieu qui pourra survivre à l'aide de l'énergie pompée par la fronce, etc. L'important dans cet ordre d'idées est que le démiurge n'a plus d'utilité car tout fonctionne en mode automatique et se réalise éventuellement à mesure des possibilités offertes par la nature.
        Il me semble que cette approche holiste de l'explication du monde devrait séduire les embryologistes et… les femmes enceintes. Peut-être est-ce pour cette raison que les petites filles préfèrent jouer à la poupée…

        Les déploiements universels des singularités peuvent s'interpréter comme des conflits entre les différents attracteurs (par ex deux pour la fronce). Le conflit étant universel (Héraclite, Darwin, les néo-lib…), il s'ensuit que la théorie des catastrophes a une portée universelle et que de ce point de vue c'est une théorie de l'analogie. Konrad Lorenz dans son discours Nobel a affirmé que toute analogie était vraie, ce qui est manifestement faux. Thom affirme que tout analogie dans un contexte conflictuel est vraie. Il suit que, selon Thom, la théorie des catastrophes peut être utilisée un peu partout, en physique, en biologie, dans les sciences humaines telles la sociologie ou la psychologie, en linguistique (il ne semble pas qu'elle soit utilisée en économie et en politique alors que le conflit y est permanent!). Le compréhension de ce qui se passe dans une discipline permet alors, par analogie, d'améliorer la compréhension des autres. 

        Dans l'approche réductionniste on cherche à retrouver l'unité du monde à partir de ses "atomes" (les physiciens, même mécréants, cherchent à unifier les forces fondamentales). Le chercheur qui adopte la position réductionniste doit assembler les pièces d'une montre sans avoir le plan de la montre ni même sans savoir qu'il s'agit d'une montre, c'est à dire sans connaître la finalité de la construction. 
        L'approche holiste renverse complètement la perspective et le chercheur qui adopte la position holiste doit chercher à scinder, à stratifier, bref  à donner forme au pur homéomère originel.   
        Le choix entre l'approche holiste et l'approche réductionniste n'est pas évident. Thom est ouvertement pour la première. La grande majorité des scientifiques est pour la seconde (voir le cours actuel de Dehaene au collège de France…).  On peut espérer qu'elles soient complémentaires.

        Thom adopte à propos de la finalité l'attitude d'Adorno:"tout moyen finit par basculer en une fin en soi". Autrement dit pour lui la finalité se réduit grosso modo à l'invention de moyens. Il s'ensuit que sa position lamarckienne est "soft", très éloignée du créationnisme, car elle se réduit à une possibilité d'action du soma sur le germen avant toute sélection. C'est ama un angle d'attaque intéressant pour faire douter les tenants de la pensée unique actuelle qui repose pour moi en dernière analyse sur le dogme néodarwinien, dogme qui nie toute action du soma sur le germen. L'analogie biologie/sociologie, licite pour Thom, permet ama de justifier la position thomienne. Je détaille. 

        Michel Serres a récemment fait une conférence dans laquelle il replace l'invention de l'informatique dans un cadre historique. Il remarque que les inventions majeures que furent les modifications des supports de mémoire (oral, écrit, imprimé) ont été suivies de réorganisations importantes des sociétés. Les premiers à maîtriser ces nouvelles technologies se sont retrouvés dans la nouvelle élite, autrement dit des cellules somatiques ont muté puis accédé à la lignée germinale contrairement au dogme qui affirme que seule la lignée germinale est habilitée à transmettre ses mutations à la descendance. C'est la nouvelle fonctionnalité  permise par l'invention  qui a entraîné la modification de l'organisation sociale, c'est la fonction qui a créé l'organe. Je crois ne pas trahir la pensée de Thom en disant que c'est exactement en cela qu'il est lamarckien. Je crois à la suite de Serres que la crise que nous vivons est celle de l'adaptation à la technologie informatique dont l'humanité s'est dotée. Si l'on suit Thom sur ce terrain l'isolement de notre élite germen ( et germaine!), arc-boutée sur ses vieux schémas de pensée et ses idéologies et isolée de sa base somatique, aboutira à une catastrophe au sens strict et usuel du terme. La mondialisation néolibérale dérégulante et déstratifiante est, du point de vue thomien, une aberration aux conséquences catastrophiques.

        Je viens de découvrir un film de Godard "René(e)" succession de tranches de vies de gens prénommés René(e). Il y a une séquence Thom (dispo sur le net). Je pense qu'à la vue de ce court métrage l'immense majorité verrait les choses comme vous (c'est sans doute le cas de Godard). Voici ce qu'en a dit Thom:
        ": « Quand Jean-Luc Godard est venu me filmer à mon Institut, je m’attendais à être traité selon l’hagiographie traditionnellement en usage à l’égard des célébrités de la science. Il n’en fut rien et je fus fort déconcerté ; les questions posées étaient d’une grande platitude et ne prêtaient à aucun développement (…). Quinze mois plus tard, j’eus enfin l’occasion de visionner René(e). Ce fut pour découvrir, sous un habillage irrévérencieux et souvent étonnant, une sorte de fidélité profonde à ce qui aurait pu être mon message. »

        La révolution galiléenne et le siècle des lumières qui l'a accompagnée ont engendré le scientisme du XIXème, scientisme qui a débouché sur une vérité et une réalité littéralement inventées dont on subit  encore actuellement les dégâts.

         Je suis convaincu du bien fondé de la vision thomienne. Je suis convaincu que Thom a allumé au  XXème siècle une lumière falote qui éclairera les siècles à venir, j'espère en bien cette fois. C'est pour cela que je fais du prosélytisme thomien sur ce blog.

        J'espère que ces quelques lignes inciteront certains de ceux qui les liront à s'intéresser à l'œuvre de Thom (René Thom  ne s'adresse ni à des enfants de 6 ans ni même à des ados de 16 ans en terminale S; peut-être aurait-il dû?).

  13. Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés.

    Vous savez François, ce n’est pas seulement les bases de l’Europe qui ne sont pas très saines, mais c’est bien l’ensemble de toute notre civilisation, autrement dit on se demande comment cela tient encore debout aux images, sans doute graduellement dans un plus grand dictat de l’homme sur l’homme. Le plus grave ce n’est même pas jj sur
    le moment, c’est qu’il y a bien encore des gens qui aiment grandement leur vie mondaine, leur petit monde familier, etc, mieux encore dans une telle civilisation en sursis.

    Peut-être que le sujet principal de l’Europe ne permet pas plus à d’autres de faire leur propre remise en cause, vous verrez ce n’est pas seulement les jours de l’Europe qui sont chiffrés. Car depuis toujours tout ce qui pouvait éviter la chose qui s’annonce était systématiquement éliminer, trop impensable diront-ils jusqu’au bout.

  14. « Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés. »
    En raison des soldes, l’italien Mario Monti sera ouvert jusqu’à dimanche

  15. « Chacun a ses raisons »

    Jean Renoir, « La règle du jeu »

    Un film où se croisent, sans jamais se rencontrer, maîtres et domestiques, aux prises – chacun à son niveau – aux mêmes tourments : pouvoir, argent, amours…

    Delphin

  16. Ce que vous dîtes est vrai. Mais c’est assez utopique. Ca prendra un temps fou de mettre
    d’accord tout le monde autour d’une monnaie international comme celle que préconisait Keynes.

    Et en attendant d’avoir l’accord de tous. Les gens qui souffrent de la crise ? Ceux qui n’ont pas d’emplois ? On en fait quoi ?

    Il est aujourd’hui urgent de sortir de la zone euro pour mettre en place une politique économique rationnel dans l’intérêt de tous.

    1. Il est urgent de sortir de l’idée que nous pouvons tout prévoir et calculer !
      Il est urgent de retrouver notre humble mais essentielle place au sein du cosmos !
      Il est urgent de vivre selon les lois universelles qui orchestrent parfaitement la création dont nous ne sommes qu’une des infinies manifestations !
      Il est urgent d’Etre,défait de l’avoir et du paraître et de glisser sur la vague de l’expansion qui nous entraine vers l’inconnu,le nouveau,l’impensable pour nos petits égos étriqués…ou pas !!!

      1. @Béa
        Il est urgent de revenir au potager
        On célèbre Rousseau, pensons aussi à Voltaire

    2. Et en attendant d’avoir l’accord de tous. Les gens qui souffrent de la crise ? Ceux qui n’ont pas d’emplois ? On en fait quoi ?

      Moi personnellement je leur montre la petite porte de sortie, celle que la plupart des gens bien arrivés ne veulent plus trop rechercher à montrer aux petites gens dans la matrice.

      On les fait tous asseoir sur l’herbe, et on apprend tous à trouver des trèfles à quatre feuilles ou alors on recherche bien plus à trouver celle ou celui qui pourrait mieux coller avec autrui dans le projet de faire quelque chose de bien moins rentable et plus artisanal au niveau local.

      Vous voyez c’est quand même bien plus concret je trouve, pour moins avoir mal, pour moins souffrir du manque de l’illusion, et puis qu’est-ce qu’ils en font les gens de mes conseils ?

      Rien on s’en balance, oulala il est temps que j’arrête le blog.

  17. Il y aura de l’électricité dans l’air quand Merkel, déterminée comme jamais, exposera ses impératifs.
    Il faut comprendre le public allemand qui commence de s’inquiéter à propos des sommes consacrées pour sauver l’euro: ils cautionnent pour 310 milliards. Les récettes fiscales de l’Allemagne pour 2011 étaient de 250 milliards. Faites le calcul, en considéront l’Europe comme puits sans fond, car il y a les dettes d’un côté, et les dépenses courantes de l’autre.
    La France couvre tous ses besoins financiers grâce aux marchés financiers, ce qui est assez risqué.
    De plus – une réalité que beaucoup de gens ignorent – les pays de l’Europe du sud ont une autre conception de l’état que les pays du nord. Mettre toutes les différences sous un seul chapeau est une mission impossible.
    Il ne faut pas attendre de résultats spéctaculaires de ce sommet, ils avanceront peut-être sur la question de l’union bancaire. Il y a, comme d’habitude, « beaucoup de bruit pour rien » (Shakespeare). Et du discours, toujours du discours pour rassurer les marchés – chose essentielle.

    1. ‘rassurer les marchés’ …
      Ben tiens, c’est sûr, z’ont besoin d’être ‘rassurés’, les marchés, z’attendent que ça : que la fumée soit blanche sortant du concile européen …
      Pignolade.

      1. @ zébu
        Cette réunion peut rassurer les marchés , ben oui ben oui . Lorsque votre banquier vous harcèle au téléphone parce que vous êtes à découvert , répondez lui « promis demain je fais une réunion avec moi-même » au delà de lui redonner confiance , il sait qu’il peut compter sur vous .
        Je sais pas si le mot « compter » est finement employé 🙂

  18. F. Hollande: « L’intégration autant qu’il est nécessaire, la solidarité autant qu’il est possible. »

    Vous replacez à juste titre les évolutions politiques en cours en Europe dans un cadre économique et financier global alors que les priorités des responsables politiques me semblent différentes: il leur importe d’abord de préserver leur pouvoir politique quoi qu’il arrive et seulement ensuite de régler les problèmes qu’ils ont à affronter. Puisque la situation dans les pays voisins est telle qu’elle menace leur pouvoir à l’intérieur de leur propre pays, il est logique qu’ils se soucient d’abord de contrôler ces pays grâce à une « intégration » renforcée et seulement ensuite d’arranger les choses « autant qu’il est possible ».

    Que l’Allemagne croit urgent d’unifier l’Europe en appliquant les mêmes recettes que celles qui ont été utilisées pour intégrer la RDA à ce qui n’était jusque là que l’Allemagne de l’Ouest ne semble pas être pris au sérieux par les spectateurs extérieurs tels que le Royaume Unis et les Etats Unis (qui ont comme leur nom l’indique une longue expérience des unions et des désunions) n’empêche pas qu’essayer de conserver suffisamment pouvoir quoi qu’il arrive est jusqu’ici la règle fondamentale de la politique.

    A mon avis la « solidarité » dont vous vous souciez et qui serait en effet nécessaire pour que ça fonctionne va être remise à plus tard.

    1. Rien ne sera comme nous tentons désespéremment de le prévoir !
      La vie nous rappelle à l’ordre et ne nous laissera pas jouer plus longtemps de façon aussi inconséquentes avec les valeurs qui la définissent.
      Serons-nous assez sots pour laisser filer la Grande Leçon du moment et déciderons-nous enfin de servir la vie au lieu de vouloir l’asservir à nos petites volontés…????

      1. @Béa
        Je pense que le mot « sots » est employé par gentillesse
        « Si tous les cons volaient, il ferait nuit » (Frédéric Dard)

    2. F. Hollande: « L’intégration autant qu’il est nécessaire, la solidarité autant qu’il est possible. »
      La formule de FH est doublement fausse.
      1) Elle suggère qu’intégration et solidarité ne sont pas nécessairement liées alors que la 1ère est le prix à payer pour la 2de.
      2) L’intégration est présentée comme étant désirable, ce qui est très discutable. Il est tout de même pour le moins paradoxal que l’autonomie soit devenue la valeur dominante de nos sociétés mais que les Etats doivent perdre leur autonomie. Comme le dit Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, et comme le pensent, sans le dire, de nombreuses personnalités politiques, la « volonté d’autonomie » des Etats de la zone euro « doit s’effacer ». Les individus (personnes âgées ou en situation de handicap, élèves…) se doivent en revanche d’être autonomes, de même que les collectivités locales.

  19. C’est réjouissant ,enfin ! , de constater , ici avec Jorion , Leclerc et avec beaucoup d’autres , des O Berruyer et des milliers de Gens « normaux » , que tout est loin d’être fichu :
    L’imbécillité des tenants passagers des pouvoirs apparaissent dans l’immensité de leur incurie,elle même construite sur du néant.
    Enfin ,et à court / moyen terme , selon toute apparence ,laquelle désormais crève les yeux , ces gens là n’ayant plus rien à dire ,rien à faire ,sont condamnés à disparaître…et vite…
    Les Peuples ,ravagés par leur « crise , » commencent à donner de la Voix , et il est évident que ,hors bruxelles , l’essentiel se passe désormais loin de leurs gesticulations stupides qui ne trompent plus.
    Voyez ici. les idées et solutions qui se répandent et se construisent
    Voyez dans les Rues des Capitales et des Bidonvilles ( appelés cités !!! ) les colères ,les révoltes justes.
    Oui ,Saint Just est attendu.

    1. C’est réjouissant ,enfin ! , de constater ,…, que tout est loin d’être fichu :

      Vous voulez que je vous dise pourquoi c’est fichu quand même.
      Je relisais l’excellent « Halte A La Croissance » publié en 1972
      Hé bien, malgré un constant richement établi, il était écrit p 57:
      « C’est la Chine d’il y a trente ans que je connais, mais elle ne change pas beaucoup. Elle a aussi été contaminée par la civilisation de consommation, de production, de gaspillage, de progrès technique, de valeurs matérielles, mais le corps n’était pas prêt à la recevoir. Un développement rapide étant impossible elle a pu repenser la situation…Ils ont, par la force des choses, abouti aux conclusions auxquelles nous sommes amenés nous-mêmes maintenant sur les forfaits de la civilisation matérialiste »
      Voila, c’était en 1972, il y a 40 ans, par l’un des meilleurs prévisionniste.

  20. Peut étre pour éclaircir les questions faudrait-il regarder plus concrétement d’où viennent les pbs ?
    A mon avis il existe un schéma basique qui s’est répété à multiples reprises , à petite et à grande
    échelle . Sans préciser d’où vient l’idée , un projet immo , (çà va de l’immeuble à l’ aéroport ) germe dans quelques cerveaux , que çà vienne de politiques ou d’hommes d’affaires peu importe , toujours est-il qu’il faut des deux . Pour ce qui est du financement avec où sans bonifs publiques du moment qu’il existe un alinéa selon lequel , la ville , la région , etc se porte garantie (au cas improbable où les prévisions de rentabilité seraient quelque peu contrariées) , c’est ce banal alinéa qui décoince le consortium bancaire . Quelque soit le degré d’avancement du projet , le temps qu’il avance : les entreprises participantes touchent l’argent correspondant à leurs marchés , les salariés leurs salaires , les politiques leurs commissions , les banques leurs échéances . Tout va bien . çà peut durer longtemps et rapporter gros à chacun , le moindre petit immeuble c’est de l’ordre du milliards d’euro . Arrive le moment où il se révele que ce n’est pas rentable . Alors on découvre l’alinéa , mais les acteurs ont disparu , courru à d’autres affaires , y compris les politiques . Restent les banques et les contribuables .
    Au sein des banques le personnel a pu changer …
    Il y a donc je pense un aléa moral certain à ne s’en tenir qu’ au bas de la chaine alimentaire .
    Et surtout qu’est ce qui garantit qu’en réalimentant , on ne va pas recommencer ? Il s’impose
    d’éffectuer quelques ‘réformes structurelles’ ….en langue de bois .

  21. L’Allemagne va poursuivre ce même chemin, donc c’est à tort, même si hélas il n’est pas à exclure qu’il y est des interprétations à raison.

    « La BCE située à Francfort a été créée sur le modèle de la banque centrale allemande, la Bundesbank. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/BCE#Historique_de_l.27institution_et_de_sa_doctrine

    « Le siège de la Bundesbank est installé à Francfort. »
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bundesbank#Statut

    Il y a donc un euromark actuel en Europe, en fin de compte depuis juin 1998 avec la création de la BCE. Très rapidemment, il y a la création de l’euro, dont l’origine de la monnaie (l’euro) est calqué sur, et ça se sait sur une industrie allemande exportatrice. Ce qui signifie déjà que ce modèle n’est pas transposable à l’échelle européenne, surtout que des pays subsistent par l’auto-consommation (la consommation intérieur).

    La collusion entre marché financier et espace européen implique une nationalisation des dettes et une privatisation des gains, auxquels les allemands devront de toute manière faire face.

    C’est une suite logique que le peuple allemand suive les modèles des autres peuples continentaux, comme les dettes ont un impact sur le niveau de vie des citoyens européens, ils auront un impact sur les exportations allemandes dont les plus grands acheteurs sont les européens, d’où l’Europe communautaire des marchés.

    De toute manière à tort ou à raison pour n’importe qu’elles citoyens, ils devront supporter les dettes, tout en constatant que les gains sont répartis pour les marchés, dont les parts citoyennes sont inexistantes. Ce qui ne change rien au fait que tels sondages ou tels organismes de sondages soient pour ci ou pour ça, dans tel ou tel pays. Car de toute façon, la monnaie européenne n’a jamais eu pour but de suivre des modèles économiques continentaux mais une ligne exportatrice (peu importe le lieu géographique) alors que les pays durement touchés par les délocalisations, subissent de très massive importation. Ce qui est contraire au but (l’exportation) de la création de la monnaie européenne.

    Soutenir aveuglément ce type de modèle peut être très coûteux. Si les consommations intérieurs de pays européens sont très touchés, il s’en suivra une importation massive de produits venant de l’étranger, et dont les coûts n’ont rien avoir avec les activités européennes.

  22. Merci à François Leclerc pour la clarté et la pertinence de son billet.

    La crise est due aux errances de l’industrie financière. La gestion monétaire est au coeur de la problématique. Les actuelles crises économiques, sociales et politiques sont en l’occurrence des conséquences.
    Une solution au problème ne peut se trouver qu’en s’attaquant aux causes, et, pour ce faire, au pourquoi des causes.
    Ce n’est pas facile car à la racine de l’arborescence des causes se trouve toujours concernée, peu ou prou, la nature humaine. Bon courage pour continuer à avancer car on n’est pas encore sorti de l’auberge …

  23. Le problème pour l’Allemagne comme pour les autres grandes puissances est d’assurer sa place en sortie de crise.
    Le temps qui passe conforte vos observations financières. Cependant parfois vous semblez prêter des analyses insuffisantes aux gouvernements ‘(pas dans votre conclusion cette fois ); à mon sens, ils font les mêmes constats que vous et sont persuadés qu’il n’y aura pas de sortie de crise sans grande douleur.
    La donne de sortie de la guerre de 40 arrive à son échéance, qu’elle forme prendra la suite et comment se fera la transition ? Pour moi c’est à partir de ces questions qu’il faut comprendre les positions des grandes puissances ; la question de l’Euro ou pas euro est secondaire.
    Toutes les solutions actuellement proposées par La France sont des solutions à très courts termes ; la gauche pense peut être que la domination américaine a encore de nombreuses années devant elle.
    Il ne faut pas penser le problème ‘droite-gauche’ ou ‘riches qui profitent de trop’ car c’est l’ensemble des équilibres financiers et stratégiques qui basculent. (‘même si ces inégalités nous exaspèrent) ,

  24. « Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés. »

    Je crois que vous allez un peu vite en besogne. Le cynisme vous connaissez comme en temps de guerre. Ils savent très bien en partie ce qu’ils font. Ils savent qu’ils sacrifient une bonne partie de la population. On parle de 4 millions environs sacrifiés sur l’autel d’un euro trop fort et d’un système financier détournant à son profit les richesses de l’économie réelle. J’ai lu quelque part que les dirigeants socialistes et de Droite, savaient très bien à l’époque des traités Européens et de la création de l’euro qu’ils allaient sacrifier une bonne partie de l’industrie les gens avec. Donc dépassés, oui, mais à moité…Simplement, l’idée de création européenne face aux grands ensembles valaient pour eux tous les sacrifices. Le politique fut comme poussé par le vent de l’histoire. C’est pour cela aussi qu’ils ont l’air dépassés. Il y a comme une forme de mystique européenne la dedans depuis le début auquel le réel demande des comptes aujourd’hui. L’erreur des citoyens fut de croire que l’histoire était en train de s’arrêter au nom d’une paix durable et prospère. A mon avis dans cette histoire lamentable, tout le monde a failli par refus ou feignant de comprendre ce qui se passait réellement. Le citoyen, l’éducation nationale, les médias, le politique, les syndicats…Car même si les citoyens ont votés non au référendum, bien que celui-ci fut contourné, personne n’a vraiment réagit à l’époque et Lisbonne, n’en parlons pas. Les Français sont devenus trop timorés et peureux, pour pourvoir peser sur les décisions et faire valoir leur souveraineté. Je le vois tous les jours autour de moi. Effrayés à l’idée qu’il va falloir se battre un jour pour survivre. La société du spectacle a bien joué son rôle d’aliénation et empêché de faire éclore une boite à outils capable de donner à tous, une grille de lecture viable du monde qui s’annonce sous le nom de mondialisation.

    «Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.» et, «Il faudrait bien comprendre que le rôle de l’école est d’apprendre aux enfants ce qu’est le monde, et non pas leur inculquer l’art de vivre.» Hannah Arendt

  25. Il n’y a pas et il n’y aura pas de réponse européenne commune face à la crise, parce que les gouvernements sont entrainés par des intérêts nationaux à court terme divergents. Ils doivent tenir compte de rapports de force sociaux et de calendriers électoraux différents.
    Mais par-dessus tout, la création de l’union économique, sans unité politique et sociale a déchainé les rivalités inter-impérialistes au sein de l’europe même, avec l’apparition de zones dominées vouées à la régression sociale et à la perte d’indépendance. Le martyre de la Grèce en est le parfait exemple, mais pas le seul.
    Il ne faut pas s’en étonner, c’était bien le but de « la concurrence libre et non faussée » organisée par les traités.
    Ce qui est nouveau et encore sous-estimé par la gauche, c’est le déchainement des nationalismes attisés par les classes dirigeantes. Lisez la presse et les politiciens allemands à propos du peuple grec: la réthorique du troisième Reich est de retour.
    Nous avons maintenant nos émules francais: C.Lagarde qui « préfère plaindre les enfants du Niger que les enfants grecs » ou le sinsitre F.O.Giesbert qui propose tout simplement  » de rendre le Grèce à la Turquie »!
    Ne croyez pas qu’ils s’agissent de simples dérapages sans conséquence. .
    Le poison du racisme qui jusqu’ici était distillé à l’encontre des populations vivant à l’extèrieur de l’Europe, ce poison est désormais utilisé massivement pour diviser les peuples européens entre eux. Et ce sale boulot n’est pas réservé aux partis estampillés extrême-droite. Il est le fait de politiciens et de gouvernements ayant pignon sur rue.
    Il faut prendre cette question très au sèrieux, sous peine de réveils sanglants.

    1. @JLM
      Nous avons maintenant nos émules francais:C.Lagarde « préfère plaindre les enfants du Niger que les enfants grecs ».
      Je ne vois vraiment pas en quoi la réaction de C. Lagarde illustre « le déchainement des nationalismes attisés par les classes dirigeantes » ni en quoi elle pourrait donner à penser que « la réthorique du troisième Reich est de retour ».

      1. Nous savons très bien que la réthorique sur les enfants du Niger n’a jamais débouché sur le moindre geste concret en leur faveur. La déclaration de la présidente du FMI signifie clairement que ce qui jusqu’ici était acceptable au Niger le devient en Europe.
        Le troisième Reich se caractérise précisèment par le fait d’avoir importé en Europe les procédés de destruction massive mis en place par les empires européens dans leurs colonies.

      2. JLM, vos initiales ne doivent vous inciter ni ne peuvent vous autoriser à dire n’importe quoi, comme ici sur le troisième Reich, si « précisément caractérisé »…
        Et tout ça pour la bonne cause, soi-disant dénoncer les manipulations néonationalistes et l’instillation du « racisme inter-européen »… Consternant.

      3. Sur les liens entre colonialisme et nazisme, lire l’interview d’Enzo Traverso, sur ‘La violence nazie’ : http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=435
        Conception des sous-homme, espace vital, extermination de masse (notamment dans les colonies allemandes avec les Hereros) …
        L’aspect ‘industriel’ de la shoah est en lien avec le fordisme et le taylorisme.

        De là à faire une analogie d’avec l’Allemagne et la Grèce aujourd’hui (ou même le Niger), il y a un gouffre que je ne franchirais pas.

  26. ce qui est impressionnant c’est ça..

    Reuters 28/06/2012

    Citation:
    « La récession en zone euro porte sérieusement atteinte à
    l’économie allemande », a dit Gustav Horn, directeur de l’IMK qui
    est proche des syndicats allemands. « La tentative de s’assurer
    une plus grande confiance des marchés financiers, via une
    stricte austérité au détriment de l’économie, a été un échec. »

    De plus, avec le ralentissement de la croissance en
    dehors de l’Europe, la demande mondiale ne sera plus en mesure
    de compenser la faiblesse des partenaires commerciaux de
    l’Allemagne au sein du bloc européen, souligne l’IMK.

    Le ralentissement de la croissance en Allemagne devrait
    aggraver le chômage, qui devrait augmenter l’an prochain après
    un léger recul attendu cette année, selon l’IMK.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6E8HSDXZ20120628

    autrement dit, la réalité s’impose, l’Allemagne subira de plein fouet la rigueur imposée aux autres pays..

    chez les Italiens

    citation
    « Nous sommes dans les abysses », a commenté Luca Paolazzi,
    analyste en chef de Confindustria. « Nous ne sommes pas en guerre, mais
    les dégâts économiques infligés jusqu’à présent sont du niveau de ceux
    d’un conflit »

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE85R05R20120628

    pour la 3 ème fois en un siècle, l’Allemagne va t’elle mener l’Europe à la ruine?

    1. pour la 3 ème fois en un siècle, l’Allemagne va t’elle mener l’Europe à la ruine?

      Vous avez peut-être déjà entendue cette expression ? Jamais deux sans trois.

      Toutes les bonnes ou mauvaises choses vont par trois. Proverbe Allemand.

      Lors d’un décrochage il ne tombe jamais une pierre toute seule.

    2. Mais si, nous sommes en guerre.
      Le front s’est rapproché avec son lot de souffrances et de morts bien visibles, voilà tout.

      1. wildleech, arrêtez ça. J’vais pas faire du Lagarde & Richarde, mais la Syrie est en guerre, pas nous ni personne en Europe.

  27. Comme le monde est petit, vu de chez nous.

    Nos problèmes paraissent universels. Des solutions que nous y apporterions dépendrait le destin de la planète.

    Or, si nous ne réglons pas nos problèmes de clocher, nous allons tout simplement perdre encore plus rapidement la suprématie économique que nous partageons avec les riches de ce monde, et que plus grand-chose ne justifie.

    Notre suprématie est à l’agonie, si nous ne la ranimons pas par tous moyens. Et le capitalisme triomphant de nos concurrent fera alors que, quel que saint auquel nous nous vouerions, nous serons effectivement tous dépassés.

    Les pauvres ! Ils seront obligés de se débrouiller pour consommer chez eux les innombrables bidules qu’ils sont maintenant les seuls à fabriquer et qu’ils n’arriveront plus à fourguer chez nous.

    Nous pourrons toujours les écraser par le spectacle de notre dignité dans la frugalité. N’est-ce pas, Béa?

  28. Notez, depuis quelques années de pratique, c’est la première fois que je vois autant de commentaires de prise de conscience de la situation.
    Clair que ça pourrait faire plaisir si nous parlions d’une autre situation…

    Mieux vaut une vérité qui fait mal qu’un mensonge qui ronge à petit feu.
    Ca y est : je fais du Jérémy…
    Vite, les cachets anti-dictons.

  29. Quand l’égoïsme est érigé en système (saloperie de main invisible), la propriété et la compétitivité en dogme (Si Charles aurait imaginé) et que les ressources se tarissent, tous autant que nous sommes, mettons tout en œuvre pour être les derniers à tomber.

  30. Dans le cul de sac civilisationnel où nous sommes on voit bien que chaque décision a des effets métapervers et que tous les « changements » débouchent sur une série de rétroactions positives « emballantes ».
    Conflits logiques partout.
    C’est pourquoi les « dirigeants » (lol) sont réduits à agir en paroles incantatoires plutôt qu’en actes.
    Le chaos est possible et c’est peut-être la « solution finale » qu’ils attendent en la nommant « croissance ».
    De toutes façons « puisque ce bor.. nous dépasse feignons de l’avoir organisé » afin de ne pas paraitre ridicules et impuissants ,oui mais attention à la vengeance des indignés.
    Directeur du FMI ou de l’OMC, ce ne sont plus des « planques » mais des cibles pour snipers.

    1. Le principal problème du métapervers est de là où on le met.
      En effet, le métapervers, dont le hululement n’est pas sans rappeler celui du percepteur, agit de nuit sans nuire mais pas trois.
      Ainsi, un civilisationnel normalement constitué se doit d’allumer des torches à la tombée de la nuit afin de protéger l’incantatoire dont on se demande si cet Inca appartient réellement à Toire ou à un autre.
      Mais là n’est pas le sujet.

  31. @ François Leclerc
    Quelques questions simples. Je n’ai pas fait d’études d’Économie. je me contente d’essayer de réfléchir pour comprendre.
    La monnaie ne sert-elle pas à permettre et à favoriser les échanges commerciaux ? Ne devrait-elle pas servir qu’à cela ?
    Une Banque Centrale Nationale ou Européenne ne peut-elle pas se charger de fabriquer la monnaie au moindre coût pour permettre des échanges ? Un état construit un hôpital, il a besoin d’un milliard d’euros pour régler l’ensemble des entreprises et des hommes concernés par la construction. La BCN – ou BCE – les lui fabrique et il règle ses factures. L’état rembourse en affectant les impôts nécessaires aux annuités. Lorsque l’emprunt est remboursé, l’argent est détruit. Pas d’inflation. La richesse crée est réelle.
    Pourquoi acceptons-nous que la monnaie soit une marchandise ?
    Si je plante 1 Kg de semences de pommes de terre, j’espère récolter 20 Kg de gros tubercules. Mais c’est du jardinage. Il en va autrement de la monnaie. La monnaie ne saurait produire plus de monnaie. Si je plante l’un de mes outils de jardins, il ne peut que rouiller mais en aucun cas se multiplier. La monnaie n’est rien d’autre qu’un outil.
    Est-ce à une poignée de riches de décider de la pertinence de projets en acceptant ou pas de les financer ?
    Diriez-vous que la dette publique ou bien une partie de celle-ci est illégitime ?
    Le problème de la dette n’est-il pas le remboursement des intérêts qui oblige à verser plus d’argent en fin de compte qu’il n’y en a en circulation ?
    Croyez-vous que nous puissions nous appuyer sur une forme de croissance liée à une consommation surabondante des énergies et des ressources du sous-sol alors que l’énergie va changer de nature et peut-être diminuer en volume et que nombre de ressources fossiles et minerais vont décroître sans que cela n’émeuve, d’ailleurs, tous les bons esprits enfermés dans leur cadre de pensée ? Notre économie dépend de la croissance – donc nécessite une surconsommation, du gâchis, du gaspillage, engendre des déchets et induit une incapacité de la planète à se régénérer – . Cette croissance est liée pour l’essentiel aux énergies non-renouvelables et en déplétion. Et je ne parle du réchauffement climatique que pour mémoire. Jamais ces dernières notions ne sont intégrées dans les systèmes de réflexion. Pourquoi ?
    Parce qu’on n’a pas habitué les « experts » à réfléchir hors du cadre habituel construit par les riches. Parce qu’on n’a produit dans le système scolaire que des valets bon pour le service des banques ? Voyez ces polytechniciens super mathématiciens dont les études coûtent fort cher, embauchés à prix d’or pour « faire de l’argent avec de l’argent ».
    Même la plupart des commentaires de ce blog paraissent être les fruits de la réflexion de spécialistes qui s’exercent à penser dans une structure rassurante et reconnue de tous. Comment peut-on continuer à jouer au foot sur un terrain qui n’a plus qu’un seul but ? Est-ce que cela ne demande pas un peu d’imagination pour adapter ou changer les règles, pour proposer un autre jeu ?
    Je m’arrête là -pour l’instant -et vous remercie de m’avoir lu.
    Merci

      1. Comment peut-on continuer à jouer au foot sur un terrain qui n’a plus qu’un seul but ? Est-ce que cela ne demande pas un peu d’imagination pour adapter ou changer les règles, pour proposer un autre jeu ?

        Il est difficile de changer les règles du jeu en cours de partie, surtout si nous sommes dans une mauvaise passe où nous risquons de perdre la partie. Ceux qui ont des chances de gagner s’y opposeront à coup de BRICS…

      2. On peut aussi prendre d’autres images pour comprendre rapidement 2 théories économiques dont se réclament souvent les économistes:
        – l’économie de « l’offre », c’est un magasin plein et des clients avec un portefeuille vide.
        – l’économie de « la demande », c’est un magasin vide et des clients qui ont le portefeuille plein.

        Les 1ers ne pensent qu’investissement, recherche et développement, baisse des impôts des entreprises, rentabilité et productivité.
        Les seconds ne pensent que hausses des salaires, des subventions, des aides, etc…

        Bref, ce sont des unijambistes qui ne comprennent pas que les 2 sont indispensables dans une économie à peu près à l’équilibre.
        La France a connu un compromis prouvant que l’équilibre était possible, pendant 30 ans, de 1945 à 1975 (surtout 1959-1973), depuis ça déconne; personne n’arrive à se réadapter aux nouvelles conditions…

      3. La France a connu un compromis prouvant que l’équilibre était possible pendant 30 ans, de 1945 à 1975 (surtout 1959-1973), depuis ça déconne personne n’arrive à se réadapter aux nouvelles conditions…

        59-73, un compromis ? Ah oui bien sûr, les 4-5% de progression annuelle du pouvoir d’achat… Sauf qu’entre 1951 et 1970 le salaire minimum net augmentait seulement de 70% en € constants quand le salaire moyen lui prenait 120%… Bref, les inégalités salariales se creusaient gentiment vitesse Grand C….
        Et depuis 70 et jusqu’en 2009, ben c’est le contraire; le Smic net a été multiplié quasiment par deux (toujours en € constants) alors que le salaire moyen ne prenait que 55%.
        http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=225

    1. C’est donc l’Etat qui devrait décider de l’emploi de la monnaie, au nom de l’intérêt général.

      Et l’Etat, c’est des hommes. Et des hommes, il y en a de toutes sortes.

      Il est parfois préférable que ce ne soient pas toutes sortes d’hommes politiques qui prennent toutes les décisions importantes. Parce que le moindre abus de pouvoir produit des hommes de pouvoir riches.

      Et encore moins que ce soit toujours la majorité qui prenne toutes les décisions importantes. Parce que le moindre abus de position dominante produit des dominants riches.

      Il est parfois bon que des individus prennent des décisions qu’ils trouvent importantes.

      Certains prennent alors la décision de devenir riche…

      1. C’est pour ça qu’il faut une constitution au système économique et/ou au système monétaire (la loi .. rien que la loi)

      2. Un peuple pleinement législateur, un état uniquement exécutant, une démocratie réelle, c’est pas demain la veille.

      3. @wildleech

        Le CNR a commencé à élaborer son projet social à une époque où la défaite des forces de l’axe était difficilement envisageable… Et pourtant !!!

        Idem pour les ultra-libéraux avec les think tanks d’après guerre …. Et pourtant!!! leurs utopies cauchemardesques ont bien émergés.

        L’histoire est une chienne très versatile.

    2. @Peska

      Hola!!! malheureux …Cela s’appelle un investissement public financé par le secteur public !!! 🙂
      Le plus drôle c’est que l’on pourrait aussi financer les investissements privés avec le secteur public …
      Et encore plus drôle…. Les peuples n’ayant plus à passer sous les fourches Caudines du financement privé, pourraient, alors, fiscaliser à tour de bras la propriété privée.

      Et là où ça devient vraiment la poilade… Si la propriété privée n’est plus capable d’assumer le rôle qui lui est dévolu (financement de l’économie mondiale)… Alors ça deviendra inéluctable !!!

      La grande confusion actuelle c’est que la propriété privée est au bord du gouffre et menace d’y entraîner les peuples.
      Alors qu’en réalité les peuples sont déjà au fond du gouffre et ont une immense opportunité d’en sortir grâce à l’effondrement de la propriété privée.

    3. Peska, merci de votre commentaire car il remet bien les choses en perspective

      nota : la recherche de profits toujours plus importants, pousse à la consommation à outrance et à l’obsolescence programmé dans le cadre du capitalisme

      pas de vente pas de profit

      le capitalisme nous projette dans l’abîme

  32. Un Grec se suicide en sautant de l’Acropole d’Athènes.

    Un homme de 45 ans, employé de la banque Agricole grecque (ATE) en cours de restructuration, s’est suicidé jeudi en sautant du haut du rocher de l’Acropole, a-t-on appris de source policière.

    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_grece-un-employe-de-banque-se-suicide-en-sautant-de-l-acropole-d-athenes?id=7795715

    Le moment d’être radical.

    Kairos est un nouveau magazine dont Alexandre Penasse est un de ces rédacteurs en chef. Il explique ici l’urgence de tourner le dos à notre modèle productiviste. Il n’est peut-être pas trop tard pour amortir la chute.

    http://www.rtbf.be/info/opinions/detail_le-moment-d-etre-radical?id=7795675

    http://www.kairospresse.be/presentation

    1. Dissy,

      Par la force des choses – dont l’impossibilité de sa généralisation, avec les limites qui apparaissent alors – la brève parenthèse « économie de croissance » va se refermer.

      Ce n’est plus qu’une question de temps. Les résistances des dominants et de ceux, nombreux, qu’ils ont aliénés, seront sévères.

      Delphin

    2. Pfff, minable l’acropole. La tour Eiffel c’est aut’ chose mon zami. 370 sauts d’anges à son actif.

      Un dénommé Reichelt, surnommé « l’homme oiseau », se lancera du haut du troisième étage équipé d’ailes artificielles en 1912. Il creusera dans le sol une empreinte de 35 centimètres de profondeur. Le monument compte à son passif 370 suicides.

      (C’est dur la banque, non ? )

    3. @ dissy
      Un Grec se suicide en sautant de l’Acropole d’Athènes.
      Il n’est peut-être pas trop tard pour amortir la chute.

      ????

    1. Ben, c’est difficile …
      Pas pour Kerviel, mais pour le bankrun de la SG, rapport au fait qu’il faudrait déjà y être 🙂

  33. François, votre article est limpide et brillantissime

    Vous posez les questions et y répondez en même temps, tout en montrant l’impasse dans laquelle se trouvent les acteurs en présence.

    Vite, une traduction en allemand, en anglais et en espagnol, svp.
    Pour ma part, je ferai suivre à quelques hollandais trop sûrs d’eux.

  34. je viens de lire sur le spiegel que nos grand chef discute de pfandbriefe, je sais pas si c’est une solution ou encore une imbéciliter

    1. Pfandbrief = obligation hypothécaire Je cite : Se dit d’obligations garanties par un bien immobilier. Très courantes en Allemagne notamment.
      « L’obligation hypothécaire permet au souscripteur de se garantir en partie en cas de non remboursement de l’obligation par son émetteur. Toutefois, avec la crise des subprimes, il est apparu que l’hypothèque prise sur le bien immobilier n’est parfois pas suffisante pour rembourser le souscripteur car le bien immobilier peut voir sa valeur fortement diminuer en cas de crise immobilière grave. De fait, les souscripteurs qui pensaient s’être garantis le remboursement des obligations peuvent voir leur investissement financier disparaître à cause d’une crise immobilière. La propagation d’une crise immobilière sur un autre pan de l’économie, débute ainsi. »

  35. Bref, rien de nouveau!
    L’éclatement de la zone euro me semble inéluctable, souhaitable et proche!

    1. C’est idiot, ce que vous dites.
      Inéluctable, peut-être.
      Proche, itou.
      Souhaitable, pas d’accord. il n’y a pas d’alternative viable pour l’instant. Cela risque de devenir le chaos.

  36. Question en passant : en quelle année qu’c’est donc que les men in black du Fmi ont pris leurs quartiers d’hiver à Paris pour s’occuper du cas français et mettre le franc sous tutelle ? 57 non ? Décembre exactement…
    Et qui qu’c’est donc qu’on a mis aux manettes dans la foulée (derrière le trois étoiles de circonstance évidemment) ? Plan drastique à l’appui du même nom ? Cinq lettres.

    1. La pudeur m’interdit d’écrire son nom, ne serait-ce que par respect pour les culs de jatte.

  37. Formule magique?
    En voici une ou deux, allez, trois, cadeau.

    déficit de la balance des payements:
    Un pays A vend 100 de bmw à un pays B, qui vend 80 d’ouzo à A. B fait à A un virement de la différence, ce qui permet à A d’investir pour vendre ses BMW moins cher que des Peugeot, par contre B est fauché et va avoir du mal à continuer d’acheter.
    Normalement, quand ce sont des monnaies indépendantes, B décide que 100 drachme vaudront désormais 80 Mark au lieu de 100. Mais dans l’Euro ça ne marche pas.

    Solution : On décide que A, qui vient de recevoir son chèque de 20 euros, l’investit entièrement dans le pays B. Dans le système productif, les banques, l’infrastructure, peu importe.
    A et B ne perdent rien, A investit, l’argent ne quitte pas l’économie du pays, et tout le monde est content.
    Un peu moins A qui ne pourra pas investir chez lui et devra vendre ses bmw + chères que les peugeot, ou les faire construire chez B, disons que c’est le prix de l’équité et de la solidarité.
    Ce n’est pas la mondialisation mais l’europé(l)isation, assez souhaitable à mon avis

    Dette des états:
    On décide que le déficit public est limité à 50% du PIB, entièrement financé par la banque centrale de chaque pays et le circuit « à l’ancienne » des banques du pays. Tous les états européens sont à bien + que 50%, actuellement.
    Ce qui dépasse 50% jusqu’à 75% est financé par le marché, sous prétexte que « le marché » sait mieux que les autres ce qui est bon ou pas, comme ça existe actuellement. Sauf qu’un « fond d’intervention européen » intervient pour faire baisser les taux du pays, si nécessaire, s’il dépasse la moitié du taux moyen par exemple, et ceci de façon confidentielle (sauf pour les chefs d’états).
    Ce qui dépasse 75% ou à un taux trop élevé est géré par ce même fond en mutualisant les garanties et moyennant une perte de souveraineté limitée et temporaire, type « faire valider ses budgets par les ministres des autres pays ».

    Banques:
    On décide que les banques dans la zone euro sont solidaires de leur pertes, et qu’en dernier ressort une filiale à 100% de la BCE est responsable, et aucunement les états. Les banques ont le droit de faire toutes les conneries possibles, dans les limites données par la BCE, sans espoir de repèchage public quoi qu’il arrive.
    En cas de faillite d’une banque tout est saisi par l’état concerné et administré par la BCE, à charge pour la BCE de faire jouer la solidarité pour les pertes.
    Parallèlement, les états créent une (seule) EuroBanca 100% publique pour toute la zone euro, où chaque citoyen possède sans condition un compte illimité (vers le haut) entièrement gratuit (je n’ai pas dit les services), cette banque pouvant aussi proposer des prêts et vendre des bons d’états zone euro, mais pas de produits financiers privés.
    Après tout, pour le marché le monopole c’est le mal, et les banques sont toutes privées donc sans concurrence. Retour du Seagall Act par la fenêtre.

  38. Dans un article publié sur le site du Monde le 28.06.2012 à 13h50 et intitulé :
    Sommet européen : gérer l’urgence et le long terme
    je relève cette phrase de Madame Merkel :

    Angela Merkel refuse les « solutions faciles », et a redit à l’Élysée qu’il n’était pas illogique que les taux d’intérêt restent élevés pour des pays en plein redressement.

    Elle me parait très révélatrice.

    Il est parfaitement exact que dans le système euro actuel la logique (des marchés…) impose un taux d’intérêt élevé à un pays en difficulté.

    Mais elle oublie de relever 2 chose :
    – Si ces taux sont « logiques » ils sont aussi inefficaces car ils rendent difficiles voire impossible le redressement souhaité. On est en présence d’une prophétie autoréalisatice car si les marchés voulaient bien accorder à l’Espagne le taux qu’il demande à l’Allemagne le redressement serait presque certain.
    – Dans d’autres systèmes rencontrés aux USA au Royaume Uni et au Japon une autre logique est à l’œuvre et permet à des pays en difficulté de bénéficier de taux raisonnable.

    Cette phrase résume l’enfermement intellectuel de madame le Chancelier qui n’imagine pas que le monde puisse être autre; elle risque de mauvaises surprise dans les années qui viennent.

    Et si on remonte au niveau des principes, rappelons que la liberté donnée aux marchés devait permettre de fixer tous les prix au niveau optimal pour la société. On retrouve là la « Main invisible » et l’affirmation que chacun en poursuivant son intérêt personnel contribue au bien de tous.

    Les taux demandés à l’Espagne, qui sont le prix de l’argent pour cet état, montrent que les marchés ont mal choisis.

    Une démonstration de plus du caractère erroné de la théorie qui nous a amené là où nous sommes.

  39. Vendredi 29 juin 2012 :

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_voie_ouverte_a_recapitalisation_directe_des_banques_Van_Rompuy_RP_290620120642-23-204095.asp

    Cette dernière phrase est hilarante !

    « La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés », a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.

    Mais avec quel argent ?

    Avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils acheter directement des titres de dettes sur les marchés ?

    Et c’est pareil pour la recapitalisation directe des banques : avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils recapitaliser directement les banques ?

    Rappel : le FESF et le MES sont des coquilles vides. Le FESF et le MES n’ont pas les miliards d’euros nécessaires pour acheter directement des titres de dettes. Le FESF et le MES n’ont pas les milliards d’euros nécessaires pour recapitaliser directement les banques.

    Donc le FESF et le MES vont d’abord devoir emprunter des milliards d’euros sur les marchés internationaux.

    Ensuite, avec cet argent, le FESF et le MES pourront intervenir.

    Bref, on va rajouter des montagnes de dettes par-dessus les montagnes de dettes qui existent déjà !

  40. « Du Japon aux États-Unis, de l’Italie au Portugal et au Royaume Uni, il n’est pas un pays où la même préoccupation fiscale centrale s’impose », à l’aube de l’éclatement des nations pour la gouvernance mondiale ? Jean Monnet en rêvait….

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